Découvert en 2001 en France avec Shaolin Soccer, comédie mêlant foot, arts martiaux et imagerie manga, Stephen Chow est la nouvelle star de la kung fu comedy. A tel point qu’à Hong-Kong, il est encore plus populaire que Jackie Chan.
Tout commence au début des années 70 dans un cinéma délabré de Shanghai. Comme la plupart des enfants de son âge, Stephen est fasciné par le kung-fu de Bruce Lee. Il n’a pas encore 10 ans lorsqu’il décide d’imiter les acrobaties du « Petit Dragon ». Ses parents l’inscrivent aux cours d’arts martiaux de l’école d’un des frères Lee. Mais il arrête au bout de trois mois. Trop cher. « Je suis issu d’une famille pauvre, aime-t-il rappeler. Je me suis ensuite entraîné tout seul. » Bien qu’il possède une bonne pratique du kung-fu, Stephen ne pourra jamais accéder au rang de maître. Son plan B : devenir expert d’arts martiaux au cinéma. Mais il doit d’abord faire ses gammes sur le petit écran.
Pendant six ans, il joue le rôle du bouffon dans une sorte de Club Dorothée hong-kongais, alors même qu’il n’aime pas trop les enfants… Mais Tony Leung était passé par la même émission, ce qui lui a plutôt réussi. Chow amuse avec ses sarcasmes et, à l’instar de Takeshi Kitano, ses clowneries télévisuelles sont un sésame pour le cinéma. A la fin des années 80, il est le chef de file du mo-lei-to (le non-sens), un humour décalé à la Monty Python qui mêle satire, humour noir, jeux de mots, gags visuels et pipi-caca-prout.
Les cachets en dollars hong-kongais étant limités, il enchaîne les tournages (jusqu’à treize pour la seule année 1990). Sa spécialité : des comédies parodiques où s’invite le kung-fu L’Arme fatale, Léon, Un flic à la maternelle… les succès du box-office mondial sont passés au crible. Chow y interprète des personnages exubérants, à l’opposé du cliché de la pudeur asiatique qu’il semble incarner dans la vraie vie.
Les tournages lui donnent envie d’écrire et de mettre en scène. Ses premières uvres se cantonnent au genre parodique (James Bond notamment). Son cinquième film, King of Comedy (1999), plus personnel et artistiquement plus ambitieux, est salué par la critique hong-kongaise, qui voit en Chow le Charlie Chaplin du pays.
Quentin Tarantino l’assure : « C’est le meilleur acteur hong-kongais. » Il appréciera encore davantage Shaolin Soccer, qu’il fera distribuer à l’étranger par Miramax. Enorme succès dans toute l’Asie. Puis Stephen Chow tourne une suite à des fins commerciales.
Pendant ce temps, les frères Wachowski réalisent la trilogie Matrix, et Tarantino deux volumes de Kill Bill. Chow, qui partage avec Bruce Lee, Jackie Chan ou John Woo ce désir de plaire aux Occidentaux, comprend alors que « le kung-fu chinois peut être accepté dans le monde entier ». La Columbia apporte les sous. L’acteur-scénariste-réalisateur-producteur réalise son rêve « crazy kung-fu ». Et Stephen de clamer son admiration inaltérable pour Bruce Lee, dans une scène hommage où il tombe la chemise sans une once d’ironie.
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