Guy Chadwick et Terry Bickers rouvraient à Paris les portes de leur Maison d’amour fétiche pour d’émouvantes retrouvailles avec le public français.
A la jonction des années 80-90, House Of Love fut pour beaucoup d’entre nous, l’espace de deux albums inusables, le plus beau groupe du monde. Guy Chadwick et sa bande incarnaient alors le fantasme pop anglais parfait : des gueules d’amour, un patronyme joliment mystérieux, des chansons majestueuses et de la classe à tous les étages. Las, après le deuxième opus, et quelques productions ponctuées d’éclats, l’affaire se termina dans l’indifférence presque générale.
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Il y a quelques mois, Guy Chadwick, après un essai solo sans suite, décidait de les rouvrir les portes de la Maison d’amour, fermées depuis plus de de dix ans. Et de l’aérer avec les chansons d’un nouvel album « Days Run Away », célébrant le retour du frère ennemi Terry Bickers, autrefois chassé manu militari. En ce vendredi 20 mai, le public parisien se voyait donc invité à une deuxième crémaillère, dans les murs d’origine.
Dans la salle, bien garnie, beaucoup de trentenaires, et ici ou là quelques T-shirts « The Queen is dead » : on est entre fans de la première heure, ceux pour qui les standards du groupe, comme « Shine on » ou « Destroy the Heart » ont servi de repères au moment d’embarquer dans l’âge adulte. Pas de première partie à l’horizon. L’accueil de House Of Love se fait chaleureux, mais on croit percevoir une légère retenue dans l’audience. Il est toujours compliqué de retrouver des amis après une si longue absence. La crainte d’en faire trop, ou pas assez. Mais il ne faut pas longtemps pour que la mayonnaise (re)monte entre le groupe et son public. Le concert démarre comme le nouvel album, par « Love you too Much ». House Of Love puise ensuite dans son répertoire du moment (« Wheels », « Kit Carter », « Maybe you Know »…) en alternance avec des titres des deux premiers albums, plus une rareté (« Safe »). Chadwick et Bickers, qu’on craignait vieillis, ont gardé belle allure et goûtent toujours autant la scène. A les voir redevenus complices, on peste sur tous ces beaux disques que le duo aurait dû enfanter. Comme autrefois, le son est énergique et les guitares montent au front sans retenue.
Si les anciens et les nouveaux morceaux s’amalgament avec aisance, ce sont évidemment ceux des débuts qui font grimper la température de la petite salle engoncée du Nouveau casino. En entendant « Beatles and the Stones », « Christine », « Hope » ou encore « Fisherman’s tale », il faut presque se pincer : on ne pensait plus jamais entendre ces joyaux ailleurs que dans son propre salon. Et le meilleur reste à venir. Au cours du premier rappel, House of Love enchaîne trois beautés, « Man to Child », « Destroy the Heart » et « The Girl with the Loneliest Eyes ». Difficile de faire mieux. Le public est ravi, et obtient un deuxième rappel éblouissant, la quintessence même de la musique du groupe, « Shine on ». Le concert se clôt sur ce sommet. Les membres de House Of Love quittent la scène, ravis de ces retrouvailles avec leur public français. La poitrine gonflée d’émotion, on se retrouve dans la rue. Nos héros sont de retour. La Maison d’amour tient toujours debout.
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