Au pays de Gramsci – fondateur du Parti communiste italien et théoricien de “l’hégémonie culturelle” –, l’extrême droite mise sur le social et la culture pour séduire la jeunesse. Agé de 39 ans, Gianluca Iannone, colosse barbu au crâne rasé, a réussi à changer la perception du fascisme en l’espace de quelques années. En 2003, […]
Au pays de Gramsci – fondateur du Parti communiste italien et théoricien de “l’hégémonie culturelle” –, l’extrême droite mise sur le social et la culture pour séduire la jeunesse. Agé de 39 ans, Gianluca Iannone, colosse barbu au crâne rasé, a réussi à changer la perception du fascisme en l’espace de quelques années.
En 2003, cet ancien leader du groupe de rock identitaire Zetazeroalfa fonde le mouvement CasaPound (en référence au poète américain Ezra Pound, antisémite et admirateur de Mussolini) qui aussitôt squatte un immeuble abandonné au coeur de Rome pour l’offrir à des SDF italiens. Depuis, ce “mouvement de promotion sociale” a essaimé.
Une cinquantaine de locaux estampillés CasaPound ont ouvert dans tout le pays. Des librairies, des pubs mais aussi des squats portent le drapeau de la tortue, l’emblème du mouvement. Inventif, Iannone a lancé une radio (Bandiera Nera), un syndicat étudiant (Blocco Studentesco), une section sportive et même une association humanitaire qui intervient au Kosovo pour défendre “la minorité serbe en danger”.
Celui qui se revendique comme un “fasciste du troisième millénaire” entend politiser toutes les étapes de la vie militante. Et si cela ne suffisait pas à entretenir cette communauté virile, il existe le rite de la cinghiamattanza : un délicieux moment “de réappropriation de la corporalité” au cours duquel les militants de CasaPound se fouettent à coups de ceinture.