Le joyeux bazar de New-Yorkais qui gagnent à être connus.
Au rythme de Brooklyn en ce millénaire, Oxford Collapse est un vétéran, voire une antiquité, avec sa discographie riche de quatre albums et ses six ans d’activité. Et “activité” n’est pas un vain mot chez ces excités : pas une trace de lassitude dans cette pop-punk toujours aussi incisive et euphorique, exubérante malgré l’ingratitude de l’époque, qui fait d’eux les grands cocus d’une scène de Brooklyn pourtant surexposée partout. Peu déservis par des trognes ahuries, voire inquiétantes, les trois garçons jouent pourtant avec une frénésie et une excentricité que pourraient leur envier Vampire Weekend ou Ra Ra Riot, nettement plus au goût des blogs. Surtout que cette fois-ci, ils ont largement réduit les taux de gaudriolle, pour se concentrer sur une écriture serrée, nerveuse, à la Feelies, digne des plus exaltés groupes néo-zélandais des années 80, ces champions du monde de cet art délicat de marier l’urgence du rock urbain et le bucolisme d’une pop ensoleillée. Ils savent même à l’occasion, sur des ballades chantées à tue-tête par trois voix très amoureuses de la mélodie, réduire la vitesse et contrôler leur affolement : ça s’appelle grandir, mais certainement pas vieillir.