Un CD live et un DVD démontrent que le groupe belge Soulwax est amplement responsable de la folie electro-rock, phénomène des années 2000 qui se révèle ici photogénique.
C’est une histoire belge qui n’en finit pas de durer et de nous tenir en haleine afin de connaître la chute. Et pourtant, qu’ils officient sous le nom de Soulwax, Radio Soulwax, Nite Versions Live ou 2 Many DJ’s, ces Belges bondissants dansent toujours sans jamais chuter. Pour faire simple, on se rappellera qu’au début était Soulwax, un groupe de rock mené par deux frères de Gand, Stephan et David Dewaele, devenus clubbers invétérés en enflammant les platines sous le nom de 2 Many DJ’s. Leur groupe n’en sortira pas indemne et prendra de multiples formes pour accompagner son inévitable mutation dance, qui les a vu se remixer eux-mêmes avec l’album Nite Versions et devenir les remixeurs les plus courus de la planète comme le révélait l’impressionnante compilation de leur travaux, Most of the Remixes, sortie l’an passé.
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Enfin, ces joyeux Belges se sont embarqués dans un nouveau concept de tournée, Radio Soulwax, qui les voit chausser successivement les deux casquettes : groupe et DJ’s. Cette tournée vient d’être immortalisée par le documentaire Part Of The Weekend Never Dies qu’accompagne un live proposé en images et sur CD. La caméra du réalisateur Saam Farahmand, clippeur pour Klaxons, Janet Jackson, Hot Chip, Hercules & Love Affair, Late of the Pier ou Lightspeed Champion, suit ainsi plus de cent shows de la formation lors de sa tournée qui traverse l’Europe, le Japon, les Etats-Unis, l’Amérique Latine et l’Australie.
Outre les multiples facettes qu’il met en lumière sous les spots de clubs pas toujours aptes à accueillir une caméra, le documentaire a le mérite de donner la parole à une véritable internationale de l’electro-rock dans laquelle les Belges apparaissent comme d’incontestables leaders aux côtés de James Murphy, patron du label new-yorkais DFA et du groupe LCD Soundsystem. Murphy, mais aussi son clavier Nancy Whang, ou encore Masaya du label parisien Kitsuné, les Anglais de Klaxons, le Canadien Tiga, l’exubérante Peaches, le producteur anglais Erol Alkan, le golden boy français Pedro Winter et ses protégés de Justice… chacun y va de sa gentillesse à l’égard des Belges mais surtout, contribue à définir le spectre de l’explosion electro-rock de ces dernières années. “On les a fait parler car ils s’expriment bien mieux que nous sur le sujet ! Pour le réalisateur, il était important de demander à Erol, Tiga ou James qui comprennent parfaitement notre monde d’en donner leur vision” analyse David.
Parallèlement à ce documentaire, le DVD habillé par So_Me, graphiste attitré du label Ed Banger, propose un live explosif enregistré au club Fabric de Londres qui témoigne lui aussi des deux facettes, groupe et DJ, révélatrices de la gentille schizophrénie de la galaxie Soulwax. Passés maîtres dans l’art du collage sonore avec leur série de morceaux assemblés sous forme de « mash-up » comme en témoigne le mythique album de mix As Heard On Radio Soulwax Pt.2, les frères Dewaele dans leur formation 2 Many DJ’s y réalisent une petite prouesse technique en coupant et en reconstituant un titre à partir de cinquante extraits du même morceau enregistrés dans cinquante salles différentes.
“C’était important de proposer un DVD de qualité avec un super son. D’où l’importance de tourner de nombreux concerts. D’autre part, nous nous devions de faire connaître tout ce qu’on avait réalisé depuis deux ans : Nite Versions Live, Radio Soulwax… tout ceci témoigne d’une culture. Quand tu vois les images du public au Brésil ou au Mexique, tu te rends compte que le monde est devenu plus petit, que toute la planète connaît nos morceaux. Ce serait arrogant de croire le contraire, parce qu’avec internet, tout va désormais très vite” explique Stephen. Du royaume mondial de l’electro-rock, ces Belges ont décroché la couronne pour les images : piqué au vif, le roi américain James Murphy travaillerait à sa riposte.
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