Avant de tourner avec les plus grands (Martin Scorsese, Woody Allen) il a été le leadeur du “Pussy Posse” une bande d’acteurs déchaînés dans le Hollywood des années 90. Alors qu’il espère remporter un Oscar pour The Revenant, DiCaprio tente de faire disparaître un épisode, ou plutôt un film, peu glorieux de cette époque.
Au début des années 90 Leonardo DiCaprio n’était qu’un énième aspirant au rêve hollywoodien. Soutenu par ses parents, il écumait les castings après l’école et s’est naturellement lié d’amitié avec d’autres enfants acteurs comme Tobey Maguire (futur Spider Man), Kevin Connolly (Entourage) ou Lukas Haas qu’on a pu voir dans Mars Attacks ! et Last Days. Quelques années plus tard la bande s’est élargie et a accueilli en son sein le réalisateur Harmony Korine ou encore le magicien complètement timbré David Blaine.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Ensemble ils ont formé ce que les témoins de l’époque ont baptisé le « Pussy Posse » (ou « la bande du minou »), une sorte de nouveau « Ratpack » très porté sur les filles, la fête et les bastons au milieu des années 90. La clique était également connue pour balancer des boules puantes dans les clubs les plus branchés de New York et de Los Angeles. A la fois potache et pourri-gâté, le Pussy Posse était la définition même d’un terme qui n’existait pas à l’époque, la bromance. La seule présence féminine dans cette meute débridée répondait au nom de Sara Gilbert, connue pour jouer l’une des filles de Roseanne dans la sitcom du même nom.
En 1998, soit un an après l’explosion de la « leomania » suite au succès mondial de Titanic, la journaliste Nancy Jo Sales a immortalisé la grande époque du gang dans un article du New York Mag depuis devenu culte. C’est ainsi qu’est née une certaine mythologie autour du Roi Soleil Leo (un rôle qu’il incarne d’ailleurs dans L’homme au masque de fer) et de sa bande d’amis.
« Don’s plum », le film qui dérange
La meilleure façon de connaître l’envers du décor, le quotidien du Pussy Posse à l’époque, serait de visionner le film Don’s Plum, tourné en 1996 et dans lequel figure Leonardo DiCaprio, Tobey Maguire ou encore la musicienne Jenny Lewis. Le film, réalisé par R.D Robb, met en scène une bande de potes lors d’un dîner un samedi soir. A priori rien de dingue, si ce n’est que les dialogues ont été majoritairement improvisés et très largement inspirés de la vraie vie des protagonistes du Pussy Posse. On y voit un Leonardo DiCaprio vulgaire et misogyne, violent dans ses propos, très loin de l’image de jeune premier qui ferait de lui une star… Alertés par leur entourage qui ne souhaitaient pas voir les carrières de leurs poulains partir en fumée, l’acteur et son ami Tobey Maguire ont fait en sorte de bloquer, par le biais d’un procès, la sortie en salles du film aux Etats-Unis et au Canada.
Si le producteur et le réalisateur de Don’s Plum dénoncent un abus de pouvoir et une grosse paranoïa de la part des deux acteurs, ceux-ci préfèrent répondre qu’ils ont été floués. Selon eux, Don’s Plum ne devait être qu’un court-métrage expérimental entre amis et non pas un long destiné à concourir dans tous les festivals et à sortir aux autre coins du monde. En cela ils accusent le réalisateur et son producteur d’avoir voulu surfer sur leurs célébrités naissantes sans leur accord.
Malgré l’interdiction légale, Dan Wheatley, le producteur du film maudit l’avait uploadé gratuitement en janvier dernier sur le site http://freedonsplum.com/ mais le 27 du même mois DiCaprio a de nouveau fait retirer le film de la plateforme de streaming.
Leo et les oscars, la malédiction tragi-comique
Presque vingt ans après les faits, l’acharnement de l’acteur pour faire oublier ce film est troublant. De quoi a peur celui qui est devenu le poulain de Martin Scorsese et une superstar mondiale plebiscitée par les critiques?
Les mauvaises langues diront que Leo ne peut pas se permettre d’être la « victime » d’un bad buzz en pleine saison des awards. Après avoir raflé la mise aux Golden Globes, aux Critics’ Choice Awards, aux Screen Actors Guild Awards et aux Bafta pour sa prestation dans The Revenant d’Alejandro Iñárritu, l’acteur de 41 ans est en lice pour les Oscars. Et cette fois-ci la pression est grande car il s’agit de sa sixième nomination. La statuette dorée est en effet la récompense ultime, et manquante, à l’impressionnante collection de l’acteur. Le 28 février tous les yeux seront donc braqués sur celui dont la traditionnelle défaite aux Oscars est devenu un mème sur internet.
{"type":"Banniere-Basse"}