Quel est le point commun entre Lagy Gaga et Uber ? Réponse : Troy Carter. L’homme de 43 ans est un manager de renom mais aussi un habile investisseur dans les nouvelles technologies et autres start up florissantes. Bien qu’il soit inconnu du grand public, son flair et son talent en font un visionnaire du monde de l’entertainment. Portrait.
Des débuts dans le rap puis le succès en tant que manager
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Né il y a 43 ans dans un quartier défavorisé de Philadelphie, Troy Carter n’a pas eu la vie facile. Son père a quitté le domicile conjugal lorsqu’il avait deux ans puis a été reconnu coupable de meurtre alors qu’il n’en n’avait que sept. Avec le rap pour seule échappatoire, il laisse tomber le lycée et fonde le groupe 2 Too Many.
Il se fait signer sur le label de Will Smith, WilJam Records mais son destin veut qu’il brille dans l’ombre et le groupe se sépare rapidement.Troy Carter a ainsi tout le loisir de devenir l’assistant personnel de DJ Jazzy Jeff, l’acolyte de Will Smith !
A 23 ans il est engagé en tant que stagiaire chez Bad Boy Records, le label de P.Diddy alors connu sous le nom de Puff Daddy. Après avoir fait ses gammes dans l’industrie du disque, il se lance en tant que manageur après avoir fait la connaissance d’une jeune chanteuse du nom de Eve. Mais ce n’est qu’à la fin des années 2000 qu’il tutoie les sommets du showbiz grâce à la découverte d’une certaine Lady Gaga. En 2010 il fonde sa société Atom Factory dédiée au management d’artistes, également axée sur les nouvelles technologies et les réseaux sociaux. Un an plus tard il reçoit une nomination aux Grammy Awards pour le concert spécial donné par Lady Gaga sur HBO, Lady Gaga Presents the Monster Ball Tour: At Madison Square Garden.
Si la diva et lui ne travaillent plus ensemble depuis 2013, Troy Carter se consacre désormais aux carrières de John Legend et de Meghan Trainor, la nouvelle sensation pop pour ados aux Etats-Unis.
Un pont entre Hollywood et la Silicon Valley
Non content d’être un dénicheur de talents plutôt lucratifs, Troy Carter s’est également fait une spécialité d’investir dans des start-ups qui se sont avérées être révolutionnaires, comme Dropbox, Uber ou Spotify.
Contrairement à bon nombre de ses collègues du music biz, outrés par le système de rémunération des plateformes de streaming, Carter trouve que ce système permet de toucher le plus grand nombre et donc de transformer les auditeurs en possibles fans à qui l’on pourra vendre d’autres choses.
Lors de Digital Life Design conference qui se tenait à Munich en 2012 Troy Carter disait déjà que « la musique vend tout sauf de la musique ». Selon lui, les artistes devraient, à terme, chacun posséder leur propre plateforme de streaming. C’est d’ailleurs dans cette optique qu’il avait mis au point avec Lady Gaga la plateforme littlemonsters.com mise au point par sa startup Backplane riche d’une dizaine d’ingénieurs et développeurs. Dessus, la mégastar communiquait en direct avec sa communauté de fans, ce qui lui permettait de connaitre également tous leurs goûts musicaux et leurs habitudes de consommation…
Son flair lui a permis d’accumuler un patrimoine personnel de plus de 30 millions de dollars et son empire serait aujourd’hui étendu bien au-delà de la musique, grâce à des investissements dans une trentaine de start-ups.
Son nouveau challenge ? Le lancement à l’automne dernier de SMASHD LABS, un accélerateur de start-ups de l’industrie de l’entertainment et de la technologie, afin de mieux rappeler qu’il est prêt à mener une révolution au sein du showbiz.
Les nouvelles techno, l’avenir de la musique ?
Comme tout bon visionnaire qui se respecte, Troy Carter semble être à l’origine d’une nouvelle tendance qui s’inscrit dans la durée : l’investissement financier de musiciens dans les nouvelles technologies.
S’il joue publiquement la carte de la mauvaise foi quant au montant de la pension alimentaire qu’il verse à Kelis, Nas est en revanche plus discret sur ses investissements. Par le biais de son fond QueensBridge Venture Partners le rappeur a investi dans 30 compagnies dont Dropbox, Lyft, Abacus et PillPack.
Dans un autre registre, l’infâme groupe de néo-métal Linkin Park, qui a connu son heure de gloire dans les années 2000, a lui aussi opté pour le virage capitaliste en misant par le biais de son fond d’investissement Machine Shop Ventures sur les applications Lyft, Shyp et RobinHood, entre autres.
Si cela peut surprendre leurs premiers fans (existent-ils encore ?), le groupe ne s’en cache pas, bien au contraire. Mike Shinoda, le chanteur et guitariste du groupe expliquait l’été dernier à CNNMoney son état d’esprit :
« Aujourd’hui les penseurs qui bousculent les certitudes se trouvent dans les nouvelles technologies. Et cela m’inspire. Je me sens davantage à l’aise dans cette culture. »
Et Si Troy Carter avait raison ? Et si les musiciens n’avaient plus besoin de vendre de musique pour vivre ?
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