L’ex-minet de One Direction, spécialiste du grand écart de styles.
Le damoiseau ci-contre fume, se selfise et nous montre ses jolis tatouages. Autant de signifiants qui crient “je vous jure que je suis alternatif”, à ceux qui ne le connaissent pas comme à ceux qui l’ont déjà identifié.
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Oui, il s’agit bien de Zayn Malik. L’ancien chanteur du boys-band britannique au succès international, One Direction, promeut aujourd’hui son relooking radical.
Désarroi
Recruté à l’âge de 17 ans pour ce groupe fabriqué de toutes pièces, le “bad boy de Bradford” rafle pactole et fans par milliers grâce à sa mauvaise humeur travaillée.
Cinq ans plus tard, milieu 2015, il annonce via Twitter qu’il quitte le groupe, et plonge ses fans dans un tel désarroi qu’à travers l’Angleterre des patrons se plaignent de demandes de “congés de détresse” de la part de certains employés.
Martyr de la machine pop
Quant au petiot, il retourne sa veste pour mieux renaître de ses cendres. Il donne des interviews pleurnicheuses à la radio, se plaint d’avoir été façonné dans un moule, décrit les chansons qu’on lui a imposées comme du “putain de mainstream”. “Je n’ai jamais voulu être là, dans ce groupe”, ne cesse-t-il de répéter.
Sentant en lui le swag réprimé, la presse et la musique indé regardent, attendries, cette incarnation du martyr de la machine pop doublée d’une trajectoire de repenti.
Bimbo
En quelques mois, il opère un revirement quasi schizophrénique : il apparaît sur les couvertures d’Interview Magazine, The Fader, Billboard, et L’Uomo Vogue. En trois tweets, il largue sa fiancée gentillette pour s’afficher en couple avec Gigi Hadid, bimbo des internets aux millions de followers.
Le couple apparaît aussi à l’écran dans son premier clip fin janvier, Pillow Talk, qui bat tous les records de One Direction. Le hit r’n’b nouvelle génération est produit par James “Malay” Ho (également derrière Frank Ocean), qui le décrit comme “un pur génie”.
People protéiforme
Ainsi, Zayn s’inscrit dans une génération qui peut passer de la soupe pop à la musique pointue. Tout comme Miley Cyrus (collaborant maintenant avec Ariel Pink) ou Justin Bieber (travaillant avec Skrillex). “Leur authenticité est prouvée par leur évolution naturelle : leurs jeunes fans s’identifieront à cette prise d’indépendance”, analyse la journaliste Samira Larouci, qui a interviewé le chanteur pour L’Uomo Vogue.
La force de Zayn ? Savoir conserver les deux publics, les lecteurs de Fan2 comme ceux de Dazed & Confused. Dans la culture d’aujourd’hui, le capitalisme sait produire à la perfection des groupes “indé”. Ce people protéiforme à l’audience ultralarge en est le digne représentant.
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