Nouvelle ministre de la Culture, qui succède à une Fleur Pellerin décriée, Audrey Azoulay est la surprise du remaniement ministériel. Retour sur le parcours sans faille d’une femme restée jusqu’à présent dans l’ombre.
Fleur Pellerin n’était pas la ministre la plus populaire du gouvernement Valls II, pourtant son éviction du ministère de la Culture a été l’une des surprises du remaniement ministériel du 11 février. D’autant que sa remplaçante, Audrey Azoulay, était quasi inconnue du grand public jusqu’à sa nomination (ni compte Twitter, ni page Wikipédia, c’est dire !). Pourtant cette nomination apparaît comme la suite presque logique d’un parcours classique, mais sans faute.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Fille d’André Azoulay, conseiller du roi du Maroc Mohamed VI, et d’une écrivaine marocaine, Audrey Azoulay, 43 ans, est passée par Sciences Po, puis l’ENA (promotion Averroès, la même que Fleur Pellerin) après une maîtrise des sciences de gestion de l’université Paris Dauphine et une maîtrise de gestion à l’université de Lancaster.
Une proche de François Hollande
En 2003, elle entame sa carrière en tant que magistrate en 2003 à la Cour des Comptes et à la Chambre régionale des comptes d’Ile-de-France. Elle fait ensuite ses armes dans la culture, puisqu’elle passe huit ans (de 2006 à 2014) au Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), d’abord en tant que directrice adjointe de l’audiovisuel, puis directrice financière et juridique.
Repérée par le président lui-même au cours d’un de ses voyages au Mexique, elle est nommée en 2014 conseillère à la culture et à la communication de l’Elysée, où elle a dû gérer des dossiers importants comme la loi Hadopi ou le statut des intermittents, et a incarné la volonté de renouvellement de l’exécutif. Autour d’elle on souligne sa solide connaissance des dossiers audiovisuels et ses capacités de manager. En couverture de l’Obs, elle est même choisie pour incarner « la jeune garde du Président ».
Audrey Azoulay à la « une » de l’Obs #souvenirsouvenir https://t.co/HLEySXysyO via @SergeRicco #remaniement pic.twitter.com/ry3rJJRpYk
— Pascal Riché (@pascalriche) 11 Février 2016
Une nomination qui ne fait pas l’unanimité
Des voix s’élèvent pourtant déjà contre ce changement imprévu rue de Valois, alors que Fleur Pellerin était en plein débat sur le projet de loi « création, architecture, patrimoine », et sur le point de négocier le nouveau régime d’intermittence. « Audrey Azoulay était dans la boucle de surveillance du dossier mais pas en première ligne, moins que les conseillers sociaux ou Matignon« , déplore Denis Gravouil, secrétaire général de la Fédération nationale CGT des syndicats du spectacle, de l’audiovisuel et de l’action culturelle (FNSAC) dans Libération. Deux dossiers que la nouvelle ministre récupère en cours de route, donc, et sur lesquels elle devra faire ses preuves. Le 12 février au matin, elle était déjà au Sénat, dans le cadre de l’examen de ce projet de loi. Elle y a exprimé son « émotion« , et affirmé mesurer « la responsabilité qui est la [sienne] » désormais.
Les premiers mots d’Audrey Azoulay au #Sénat en tant que ministre de la Culture. https://t.co/GniE9A3i9j
— Senat_Info (@Senat_Info) 12 Février 2016
{"type":"Banniere-Basse"}