Les Inrocks ont 30 ans mais regardent devant : les révélations de demain en style et en food selon la rédaction.
Rosio Sanchez , 30 ans, créatrice de tacos
Dans les cuisines du Noma, à Copenhague, élu plusieurs fois meilleur restaurant du monde, Rosio Sanchez a été nommée chef pâtissière à l’âge de 25 ans. Après un passage au food lab du même lieu, où sont inventés et testés les plats, l’Américaine a ouvert en juin 2015 un stand de tacos au marché Torvehallerne, en plein centre de la capitale danoise ! Un hommage à sa famille d’origine mexicaine, mais aussi la preuve que l’avenir de la cuisine se joue dans les glissements a priori improbables. De la haute cuisine expérimentale à la street-food de confort, les hiérarchies s’effacent grâce à une génération antisnob en passe de prendre le pouvoir. OJ
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Grace Wales Bonner, 23 ans, styliste troublante
Cette jeune diplômée du Central Saint Martins (cuvée 2014) est une des meilleures images de l’effervescence de la scène mode londonienne, dans le sillage des Craig Green ou Jonathan Anderson aujourd’hui confirmés : jeune, un poil décadente, irrévérencieuse. Cette Anglo-Jamaïcaine s’emploie à jeter des ponts entre idées du luxe et de l’opulence à l’européenne et exploration d’une identité noire africaine qu’elle a qualifiée de “très réelle, ancrée dans la réalité”.
Pour créer sa mode, pour le moment exclusivement masculine (elle envisage de travailler pour les femmes), elle dit avoir pour influences la blaxploitation et des cinéastes tels que Mario Van Peebles. Sa dernière (très forte) collection, intitulée Spirituals et présentée à Londres en janvier 2016, s’inspirait des harmonies chantées par les esclaves aux Etats-Unis. Mix de tailoring à l’anglaise et de formes plus contemporaines, ses silhouettes offrent une masculinité noire troublante, androgyne et sexy. GS
Dr.one, de 22 à 25 ans, collectif techwear
Le nom de ce collectif, créé en mars 2014, suffit à nous plonger dans cet univers technologique empli de références futuristes. Gilet pare-balles restructuré, djellaba en tissu réfléchissant, chemise aux motifs pixelisés, Dr.one expérimente des matières et tissus innovants inspirés du vestiaire techwear.
Des pièces qui s’effaceraient presque derrière l’univers puissant élaboré par ce collectif, dont les deux fondateurs sont diplômés des studios Berçot, et qui compare son processus créatif à celui d’un “auteur de science-fiction”, entre inspirations Blade Runner et 2001 : l’odyssée de l’espace. Dr.one entretient également des liens ténus avec la scène électronique française – Brodinski, Elliott Causse ou Jacques, pour lesquels des vêtements, des clips ou des visuels ont été créés. Chloé Fage
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