Dans un documentaire de Manuel Herrero pour Canal+, sept grands entraîneurs se confient, exposent les secrets de leur fonction et leur rapport aux athlètes dont ils sont redevables des performances.
Six juillet 2008, finale du tournoi de tennis de Wimbledon, à Londres. L’Espagnol Rafael Nadal, roi incontesté de la terre battue, défie le Suisse Roger Federer sur gazon, sa surface de prédilection. L’année précédente, les deux hommes s’étaient déjà rencontrés en finale, remportée par Federer. L’ambiance est électrique sur le court central. Après un début en fanfare, Nadal est rejoint à deux sets partout. Après plus de quatre heures et demie, balle de match pour Nadal. Parmi les 15 000 privilégiés ce dimanche, Toni Nadal, coach et oncle de Rafael, est au bord de l’explosion. “A ce moment-là, je ne peux pas l’aider mais je vis le match avec autant d’intensité”, se rappelle-t-il, l’émotion encore palpable plusieurs années après le sacre de son neveu.
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Quel est ce lien qui relie le coach à son sportif ? C’est ce que tente de percer le joli documentaire Coach, réalisé par Manuel Herrero, qui explore aussi le monde à travers le sport pour Les Nouveaux Explorateurs. A travers le portrait de sept grands coachs – Carlo Ancelotti (football), Graham Henry (rugby), Philippe Lucas (natation), Toni Nadal (tennis), Claude Onesta (handball), Colm O’Connell (athlétisme) et Huang Yubin (gymnastique) –, Herrero interroge : qu’est-ce qu’un coach ? à quoi sert-il ? est-il indispensable ?
“Les grands champions sont des gens à part. Les grands entraîneurs, c’est la même chose”, pose d’entrée Philippe Lucas, coach de Laure Manaudou, première médaillée d’or olympique de l’histoire de la natation française en 2004. “Sans talent, pas de résultat. On construit l’équipe par rapport au potentiel de l’équipe”, tempère Claude Onesta, coach des Bleus du handball, au palmarès monstrueux (deux fois champions olympiques et du monde, trois fois champions d’Europe).
Grimaces de l’effort, sourires de la victoire
De jolis moments, des grimaces dues à l’effort, vite effacées par le sourire de la victoire. Ce documentaire explore et balaie un métier complexe, souvent méconnu, nécessitant des qualités de psychologue. “Le plus dur, c’est de gérer l’humain”, estime Philippe Lucas, tandis que pour Carlo Ancelotti, triple vainqueur de la Ligue des champions de football, “pendant un match, l’entraîneur est un homme seul et enfermé dans ses pensées. Il doit garder la tête froide”.
Points négatifs : pas de témoignages de coachs féminins et une approche en surface de l’échec de l’entraîneur, souvent premier fusible désigné pour sauter. A cette dernière question, Graham Henry, champion du monde de rugby en 2011 avec les All Blacks, répond indirectement : “Il faut respecter les hommes pour leur travail, même s’ils échouent.”
Coach documentaire de Manuel Herrero. Mercredi 3, 20 h 50, Canal+
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