Les Pixies et les rancœurs oubliés, le retour en duo électrique et sensuel de Frank Black, sous le nom de Grand Duchy.
Avec Frank Black en solo, on a plus souvent subi des gros fours que savouré des petits fours. Mais pour une fois garantis sans saindoix et graisse de grizzli, ces Petits Fours replongent Frank Black dans l’innocence et la nonchalance des très jeunes Pixies, quand il ne savait pas s’il voulait être Lou Reed ou Hüsker Dü, suavament acoustique ou violemment électrique.
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Comme s’il avait été lobotomisé de cette façon de faire du rock en montagnes russes, tout en pics exaspérés et calmes traîtres, Frank Black signe enfin un album instinctif et guidé par le plaisir, la séduction (la présence de sa compagne Violet Clark ?), débarrassé des rancœurs, jalousies et crises d’ego qui ont pollué tant de ses albums solos. En guide parfait et érudit, il profite de la jeunesse de son invitée pour retomber en enfance, dans ces (ses) années 80 qui semblent tant la fasciner (Modern English, Flock Of Seaguls, voire Duran Duran, ce genre qui fait danser avec les bras loin du corps).
Cessant enfin vaines expérimentations, garage-rock gommeux ou diarrhées électriques, Frank Black semble avoir ici désappris les tics et trucs d’électricité ordinaire – une embellie déjà prononcé par Svn Fngrs and TheSeus, mini-album solo tristement ignoré de mars dernier. Car lui qu’on avait connu cavalant comme un poulet sans tête d’un projet excentrique à un caprice laborieux (souvent plusieurs dans une même année) semble, pour une fois, avoit pris du temps pour fermement se réinstaller dans son trône – celui du Grand Duchy.
On le sent impliqué, vibrant, tressautant comme rarement depuis des années dans ces pop-songs tenues en laisse, simples, directes, véloces et le plus souvent racées, sans autre enjeux que le franc-jeu. On ne parlera pas de petits fours mais de haute cuisine. “Come on over to my house” roucoule-t-il en intro – et on revient, en courant.
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