Les rêveries intimes d’un punk mélancolique.
Rock’n’roll, bande dessinée, collectionnite et symboles d’une mythologie toute personnelle… tels sont les éléments qui constituent le journal intime de Jean-Christophe Menu. En passant aux éditions Fluide Glacial, cette œuvre au long cours essentiellement constituée de fragments s’autorise, grâce à un format de publication plus grand, des architectures de pages farfelues et empruntées à l’OuBaPo (Ouvroir de bande dessinée potentielle). Le trait, lui, se fait plus accidenté et nerveux.
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Une dimension incantatoire
Pour le reste, rien n’a vraiment changé : l’avatar de Menu apparaît toujours mélancolique et légèrement déconnecté, hanté par des souvenirs qui ne semblent jamais faner et traversé, heurté même, par la création. Il y a chez lui, un peu comme chez Killofer, une volonté de sublimer certains événements par le dessin afin de contredire leur caractère anecdotique : écouter une chanson devient un moment d’une violence insoupçonnée.
Cette écriture touche plus facilement les lecteurs sensibles à la dimension incantatoire, intime et presque magique que revêt le dessin. Mais, au fond, cette association si parfaitement contre nature de sacralisation et de punk ne laisse personne indifférent.
Chroquettes (Fluide Glacial), 64 pages, 19 €
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