Rubrique hebdomadaire des spectacles à ne pas manquer du 19 au 26 janvier
Tiago Rodrigues est de retour au Théâtre de la Bastille avec By Heart (du 18 au 26 janvier), un spectacle à durée variable et hautement jubilatoire où poésie et théâtre s’unissent pour le meilleur. D’ailleurs, dans By Heart, tout est question d’union – du public devenu comédien à l’acteur metteur en scène transformé en médiateur – et du rapport entre le temps passé et la mémoire, celle des souvenirs comme celle, active, qui consiste à apprendre par cœur un sonnet de Shakespeare. De fil en aiguille, de digressions en souvenirs personnels, Tiago Rodrigues tisse un récit qui convoque Ray Bradbury, George Steiner, Joseph Brodsky, Ossip Mandelstam et Boris Pasternak pour démontrer et éprouver, en temps réel, en quoi « l’expérience de retenir un texte et de le dire constitue un acte de résistance artistique et politique, tout autant qu’une lutte contre le temps, l’oubli, le vieillissement, contre l’absence et la disparition« .
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Spectacle fleuve (4h30, avec entracte), Kings of War d’Ivo Van Hove réunit trois pièces de Shakespeare, Henry V, Henry VI et Richard III (du 22 au 31 janvier au Théâtre de Chaillot). Trois rois bien différents, mais qui font tous face à un royaume où les intrigues et les machinations mènent le jeu. Une façon, pour le metteur en scène néerlandais, d’interroger le thème du pouvoir quand il s’inscrit au cœur de guerres et de révoltes. (voir la critique de Patrick Sourd dans Les Inrockuptibles du 20 janvier).
Pour sa 19e édition, le festival Vivat la danse ! d’Armentières (du 21 au 30 janvier) voit grand et excitant. La danse, ici, est internationale et performative, voire militante. Transdisciplinaire et transgenre. On y retrouve des figures connues : Gaëlle Bourges, Latifa Laabissi et Nadia Lauro, Volmir Cordeiro et Marcela Santander, Raimund Hoghe, Herman Diephuis, Mélanie Giffard et Dalila Khatir. A leurs côtés, de belles découvertes en perspective : Albert Khosa, Rémi Hollant ou Vania Vaneau. Et cette liste est non exhaustive…
Coup double au Théâtre de Gennevilliers pour Pascal Rambert qui présente sa nouvelle création, Argument, écrite pour ses interprètes, Marie-Sophie Ferdane et Laurent Poitrenaux et reprend De mes propres mains (du 22 janvier au 13 février). Un texte écrit en 1992 et interprété à sa création par Eric Doye. Depuis, d’autres acteurs s’y sont frottés, Charles Berling, Kate Moan et aujourd’hui Arthur Nauzyciel, qui endosse le rôle d’un être pris par la folie meurtrière, l’amok, qui pourrait bien le conduire à sa propre mort. Par la grâce d’horaires parfaitement calculés, il est possible d’enchaîner les deux spectacles dans la même soirée !
Un petit bijou chorégraphié par Maguy Marin, interprété par David Mambouch et scénographié par Benjamin Lebreton : c’est Singspiel, visible au Centre Pompidou du 20 au 23 janvier avant une tournée en province). Contrairement à ce qu’indique son titre, aucun mot ne sera proféré par David Mambouch. Toute l’action se résume en déplacements et gestes précis, marqués par des changements de costumes et de masques de papiers. Toute une humanité qui défile, saisie dans ses moindres détails…
Plus que quelques jours pour réserver ses places au Théâtre de l’Atelier pour voir De l’influence des rayons gamma sur le comportement des marguerites, de Paul Zindel, mis en scène et interprété par Isabelle Carré, entourée d’Alice Isaaz et de Lily Taïeb, en alternance avec Armande Boulanger (jusqu’au 2 février). L’histoire d’une mère de famille dans l’Amérique des années 70, seule pour élever ses deux filles adolescentes. La plus jeune se passionne pour la science tandis que l’aînée se rebelle et fait, comme on dit, sa crise d’adolescence. Le ton est donné, l’action peut commencer…
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