Lundi 18 janvier, plusieurs associations féministes se sont rassemblées à Paris pour protester contre les agressions sexuelles de Cologne, et leur récupération politique par l’extrême droite.
Ils n’étaient pas nombreux les courageux, ce lundi 18 janvier au soir, à affronter le froid, place des Innocents dans le Ier arrondissement de Paris. Il faut dire que l’annonce de l’événement n’a pas beaucoup circulé ; seulement 67 participants sur Facebook. Quelques drapeaux, des petites pancartes… De loin, au détour des Halles, impossible de distinguer les motivations du rassemblement.
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Sur l’initiative du Collectif national des droits des femmes, plus d’une vingtaine d’associations féministes avaient été appelées à se réunir pour dénoncer les agressions sexuelles de Cologne, le soir du Nouvel An, et les violences faites aux femmes en général.
Réunie en cercle, une petite centaine de personnes écoute les discours qui s’enchaînent au mégaphone. “On est ici par solidarité avec les femmes de Cologne, et du monde entier. On est toutes dans le même bateau”, explique Florence, membre d’une association de défense des femmes handicapées. Elle militait déjà dans les années 1970. “Il y a une régression dans les mentalités aujourd’hui, c’est pas encore gagné, déplore-t-elle, et la société allemande est trop permissive. Autoriser les maisons closes, la prostitution, c’est le degré suprême de la violence envers les femmes.”
Un peu plus loin, Eléonore, jeune militante d’Osez le féminisme, agite un grand drapeau de son association. “On est là pour rappeler que les violences envers les femmes c’est tous les jours, dans tous les pays du monde. Et pas seulement à Cologne le soir du réveillon. » Son acolyte, elle, est là pour “changer le monde. C’est pour bientôt « , paraît-il.
« Pas de récupérations »
Ce lundi soir, ces militantes étaient également réunies pour protester contre la récupération politique des événements de Cologne. Le raccourci entre les agressions et l’arrivée récente de nombreux réfugiés en Allemagne a rapidement été fait par plusieurs mouvements d’extrême droite qui ont rapidement utilisé les incidents pour protester contre la politique migratoire d’Angela Merkel.
En France, le Front national s’est également découvert une âme féministe après les incidents. Pour Fatima, membre de l’association Les Effronté-e-s, « c’est une pure hypocrisie. Le FN prétend récupérer des idées progressistes, mais c’est juste une stratégie politique. Les violences envers les femmes n’ont pas à être instrumentalisées. »
Pour elle, fascisme et machisme font partie de la même idéologie, et il faut les combattre conjointement. « Fachos, machos, vous nous cassez le clito« , indique sa pancarte. La jeune militante est déçue du faible nombre de participants, mais pas surprise. « En France, le sexisme, et la violence envers les femmes, c’est pas la première préoccupation, malheureusement… »
Une heure plus tard, transi de froid, le mouvement commence à se dissiper. Juste le temps de scander une dernière fois “solidarité avec les femmes du monde entier”, et de se donner rendez-vous le 23 janvier, pour la libération de Jacqueline Sauvage, condamnée à 10 ans de prison pour le meurtre de son mari violent.
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