Des symphonies bruitistes jouées par un doux dingue excentrique
Mais qu’a donc cette bonne vieille ville de Baltimore pour accoucher de cinglés comme Dan Deacon ? Déjà, la série-télé The Wire avait mis la puce à l’oreille : cette ville y est présentée comme une succession d’entrepôts et de pavillons abandonnés, peuplés de toxicos et de flics ripoux – le cauchemar de l’Amérique exagéré par des scénaristes hollywoodien en mal de pitch vendeur. Dan Deacon, avec son embonpoint, sa calvitie naissante et ses t-shirts Mickey Mouse taille XXL, ne cadre pas forcément avec le paysage, mais sa musique, concassage halluciné d’agressions soniques, d’électro hirsute et d’un psychédélisme extrême, pourrait bien servir de bande-son à la ville. Mais la résumer à ça serait bien dommage. Son deuxième album, Bromst, moins hermétique et plus cohérent que le précédent, a élargi ses influences et n’hésite pas à sourire pour de bon. Un sourire un peu crispé, certes, mais qui donne à ces onze épopées bruitistes des tonalités souvent euphoriques. Propulsées à des tempos outranciers, peuplées d’une myriade d’instruments jouets et de cris primaires, ces symphonies chaotiques s’affirment, en bout de course, comme une ode à la ville, gorgée d’espoir et de lendemains qui chantent (très fort).
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