Sous le nom de The Amorphous Androgynous, deux pionniers de l’électro anglaise refont vivre les swinging sixties les plus acides
Ceux qui ne sont pas venus à londres depuis 1967 ou ne connaissent la capitale anglaise que par le film Blow Up ne seront pas dépaysés en débarquant de l’Eurostar : le psychédélisme recommance à y régner en maître, infectant la mode ou la publicité. Tout est, comme à l’époque, parti de quelques DJ’s et clubs sélects, lassés de mélanger rock et électro à la chaîne.
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En poussant leurs fouilles archéologiques un peu plus loin que les abords habituels de leurs racines – le Velvet, les Stones, les Stooges etc… – quelques DJ’s sont ainsi tombé, estomaqués, sur des fumeries d’opium, des films expérimentaux aux mœurs ultra-cools et des vinyles aux pochettes narcotiques. Sous le nom de Beyond The Wizard’s Sleeve, deux agitateurs de la nuit londonienne (le DJ-vedette Erol Alkan et le producteur/écrivain Richard Norris) s’amusent ainsi à mixer, voire remixer, en un foutoir tout en spirales aussi bien des classiques de Love ou Jefferson Airplane que des nouveautés de Franz Ferdinand ou Chemical Brothers. Armés d’une technologie diabolique, ils gavent leurs DJ-sets de LSD et d’euphorisants, qui éliminent miraculeusement les écarts d’âge entre ces sons et frissons.
Avant eux, The Amorphous Androgynous avait déjà commencé à habituer les dancefloors anglais à ces pluies acides, puis les cerveaux à de sévères divagations à l’occasion d’émissions de radio et compilations réputées (comme Alice In Ultraland). Eux aussi venus de l’électro la plus chercheuse (ils officiaient auparavant sous le nom prestigieux de Future Sound Of London), Gaz Cobain et Brian Dougans ont mis deux ans à assembler ce péplum faramineux, qui s’offre des allers-retours entre les sixties et notre époque sans le moindre choc thermique, le moindre décalage horaire, la moindre couture.
Prodigieusement défoncé et obsédant, ce double-album qui fait pousser les cheveux et la barbe passe ainsi de Devendra Banhart à Hawkwind, de Miles Davis aux Earlies en un long et délicieux trip dans le cosmos. Noël Gallagher (The Amorphous Androgynous vient de remixer Oasis) a même déclaré que c’était son album de l’anée. On ne sait pas s’il parlait de 1967 ou 2009.
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