L’ancien juge antiterroriste Marc Trévidic célèbre la sortie de son premier roman en faisant du « air guitar » dans une mise en scène anxiogène pour Le Point.
Non, cette photo n’est pas la rencontre malencontreuse d’une vieille rockstar sous drogues et d’un fond d’écran Windows95. Mais bien Marc Trévidic, l’ancien juge d’instruction au pôle antiterroriste du TGI de Paris, devenu juge ordinaire à Lille. Alors qu’on s’attendait, à l’heure de la commémoration des attentats de janvier 2015, à ce qu’il nous parle d’islam radical sur les plateaux télé, Trévidic s’embourbe dans une mise en scène qui collerait des frissons à tout bon étudiant en graphisme. Objectif : faire la promo de son premier roman, Ahlam, l’histoire d’amour d’une jeune femme et d’un peintre sur fond de révolution tunisienne. « Sous la robe du juge bat un véritable coeur de midinette » commente Le Point, peu avare de ridicule. Le nôtre s’est arrêté de battre.
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En phase de peopolisation
Pourrait-on s’accorder une bonne fois pour toutes sur le fait que la pratique du « air guitar » est à réserver aux soirées arrosées et en petit comité ? En immortalisant Marc Trévidic en train de se prendre pour Jimi Hendrix dans ce décor aussi angoissant qu’un tour à la fête foraine, l’hebdo achève le rock’n’roll, déjà mal en point avouons-le. Comme le souligne la légende, durant la séance photo, ce fan de Bob Dylan et du Velvet aurait fredonné « Quand t’es dans le désert, depuis trop longtemps », succès de Jean-Patrick Capdevielle qu’il dit admirer depuis l’âge de 12 ans.
Une anecdote lourdingue qui tombe à pic pour le magazine en mal de storytelling : Trévidic vivrait très mal son changement d’affectation, pourtant obligatoire au bout de dix ans pour les juges spécialisés.
Saisi en contre-plongée, le romancier a des allures de géant dominant un décor lilliputien. ça tombe bien, le propos est du même acabit : « Je peux me permettre des choses qui m’attireraient de vrais problèmes si je n’étais que moyen » lâche-t-il, « j’aime être reconnu pour ce que je fais, c’est humain. » Si ses proches « jurent la main sur le coeur qu’il a su rester lui-même et garder les pieds sur terre « , le doute est permis. Alors que la communauté internationale cherche à gérer le problème de l’islam radical, Trévidic vivrait pour les « sunlights », superbe anglicisme remis au goût du jour par Le Point, décidément bien décidé à le peopoliser…
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