Spleen et euphorie : les Anglais reviennent à leur bonnes habitudes
“Un groupe tellement prévisible qu’ils sont devenus les Ramones de la pop synthétique” ironisait récemment le quotidien The Guardian. Et effectivement, depuis des années, les Pet Shop Boys sont devenus une formule, toujours aussi complexe, mais de plus en plus lisible : un oxymore à quatre jambes, qui a inventé, développé et surexploité le mélancolique euphorique, le paillard ascétique, le libertin contemplatif. Et si ici, le premier titre Love etc. semble revenir à la grâce fragile, naïve du génial Behavior, étalon absolu de ces équilibres précaires entre la fête et sa gueule de bois, la suite se contente de cavaler derrière cet éclat de lulière noire. De la guitare de Johnny Marr aux refrains à la Croisière s’amuse, les Pet Shop Boys ont beau convoquer les souvenirs de leur plus belles campagnes, le cœur et le corps n’y sont plus vraiment : The Way It Used To Be et Vulnerable pleurnichent, conscientes, deux des chansons les plus nostalgiques de cet album. Car la nostagie, un filtre sépia qui va très bien à leurs stroboscopes, est, de tous les invités (dont les productions assez vulgaires de Xenomania, le féérique Owen Pallett ou l’excellent Français Fred Falke), le plus fidèle et touchant allié des Pet Shop Boys, qui offre à Yes ses meilleurs moments, comme le très apaisant King Of Rome ou l’ambitieux et élégiaque Legacy – auquel on dit yes, sans conditions. Dommage que ce soit le dernier titre.
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