Le cinéaste s’attèle au genre du biopic avec Rodin.
Prolifique dans les années 80 et 90, Jacques Doillon s’est fait plus discret depuis quelques années. Considéré comme l’un des plus grands cinéastes de notre temps, le réalisateur de Ponette nous avait habitué depuis quelques années à une filmographie plus confidentielle tout à la fois originale et inventive : des mouvances du triangle amoureux dans Le Mariage à trois, à l’érotisme violent de Mes séances de lutte.
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Deux ans plus tard, Jacques Doillon revient cette avec un biopic sur Rodin. On pense inévitablement au film de Bruno Nuytten, Camille Claudel, dans lequel Gérard Depardieu donnait vie à la monstruosité du sculpteur aux côtés d’Isabelle Adjani ou encore au portrait plus intimiste de Bruno Dumont, Camille Claudel 1915, retraçant la vie de l’artiste après qu’elle ait été internée dans un asile. Absent à l’image, la figure de Rodin était tout aussi omniprésente, voir asphyxiante.
Le biopic, un genre toujours très prisé
Si la prolifération du genre depuis quelques années ne nous a pas forcément enthousiasmé, on imagine cependant, que la conception de la vie et de l’oeuvre d’un artiste chez Doillon sera plus proche de celle d’un Bertrand Bonello (Saint Laurent) que d’un Jalil Lespert (Yves Saint Laurent).
Le biopic, un genre très prisé depuis quelques années donc, qui fût souvent réduit au suivi chronologique minutieux de la vie d’un artiste (ou autre personnage célèbre). Un genre pour autant toujours en vogue (avec par exemple la sortie en 2016 d’un nouveau biopic sur Steve Jobs, après celui de 2013, signé Danny Boyle), reposant sur l’adage ultime et commercial du « tiré d’une histoire vraie », en témoigne le succès de l’indigent Discours d’un roi.
On espère alors voir Jacques Doillon s’emparer du genre et laisser s’étendre toutes ses prouesses de cinéaste, aussi bien dans son goût pour l’épure que pour la complexité des sentiments. À noter que le cinéaste s’était déjà essayé au biopic en évoquant la relation passionnelle qui unit les écrivains Benjamin Constant et Germaine de Staël dans Du fond du coeur.
Vincent Lindon pressenti
Enfin nouveauté également chez Doillon, puisque c’est Vincent Lindon, acteur français le plus populaire du moment, pressenti notamment pour le prix de l’interprétation masculine des prochains César avec La loi du marché (grand succès de l’année) qui interprétera le sculpteur Auguste Rodin. L’acteur sera également à l’affiche du prochain film de Joachim Lafosse, Les Chevaliers Blancs qui sortira sur nos écrans le 20 janvier prochain.
Rodin sera produit par Kristina Larsen pour Les Films du Lendemain. Wild Bunch est en charge des ventes internationales. Selon le Screen Daily, Vincent Maraval aurait déclaré que le film brosserait le portrait du sculpteur « à travers ses oeuvres mais aussi ses relations avec Camille Claudel, sa femme et ses différents modèles. »
Ironie du sort ou pas, alors que l’on se souvient de l’interprétation majestueuse de Depardieu chez Nuytten, celui-ci devrait interpréter de nouveau un grand personnage historique. Après avoir interprété Raspoutine, il portera le rôle de Jospeh Staline dans le prochain film de Fanny Ardant.
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