Les disques de 2004 de la rédaction des Inrockuptibles sont à l’honneur dans notre dossier spécial. Première partie avec les 25 meilleurs disques.
1> Franz Ferdinand – Franz Ferdinand (Domino/Pias) |
Leur premier single s’intitulait Darts of Pleasure (« flèches de plaisir ») et ce sont effectivement ces Ecossais qui ont instillé tout au long d’une année dorée, avec chaque single, chaque concert, et un album pétaradant et increvable, une haute et continuelle dose d’hédonisme rock, d’élégance racée et de danse suante.
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2> The Streets – A Grand Don’t Come For Free (WEA) |
Avec son incroyable gouaille et l’acuité d’un immense parolier, Mike Skinner passe la vitesse supérieure sur un second album cru et rude, à la violence plus sourde que le premier Original Pirate Material, une uvre cinématographique achevée sur les solitudes urbaines, les ruptures difficiles, les errements culturels britanniques.
3> Devendra Banhart – Rejoicing in the Hands (Beggars/Naïve) |
Plus qu’une révélation, une épiphanie. Devendra Banhart, venu de nulle part mais d’un peu partout, apôtre d’un folk étrange et délicat, a publié cette année deux albums littéralement merveilleux, dont ce Rejoicing in the Hands, habité de sa voix troublante et de sa personnalité étrange, plein d’une mélancolie indécollable dans laquelle on ne se lasse de chuter.
4>TV on the Radio – Desperate Youth, Blood Thirsty Babes (4AD/Beggars) |
La fusion de l’expérimentation et de la sensualité, de la soul et de My Bloody Valentine, de la grâce et du coup de sang, des icebergs intacts dans un océan de lave : TV on the Radio a, avec un album puissant et sonique, inventé une machine à explorer les textures et à renverser les sens, créé un monstre sans domicile fixe.
5> Daniel Darc – Crève C’ur (Mercury/Universal) |
Lazare en serait pantois : le retour Daniel Darc, en superbe rescapé des accidents de vie, est réapparu cette année comme un miracle absolu, chargé de la grâce de ceux qui reviennent de trop loin, interprète surnaturel d’un album lumineux et grave, arrangé avec goût et subtilité par Frédéric Lo, chargé d’arabesques et de recoins.
6> The Libertines – The Libertines (Rough Trade/PIAS) |
Malgré l’agitation médiatique et l’écueil du deuxième album, les Libertines parviennent à signer un album de punk-rock ravageur sans cesser de frôler les limites.
7> Mylo – Destroy Rock’n’Roll (Phunk) |
Le meilleur album d’electro excentrique et pop de l’année, un disque à la fois hédoniste et méditatif, alternant monstres dansants et euphoriques et des pop-songs songeuses.
8> TTC – Bâtards Sensibles (V2) |
Marier le hip-hop à la variété, le pari est risqué. Choisir l’aile ou la cuisse, le dilemme est insoluble. Mais TTC, l’air de rien, résout ces contradictions avec un album réjouissant.
9> Cocorosie – La Maison de Mon Rêve (Chronowax) |
Deux s’urs américaines s’installent à Paris et chantent leur quotidien. Des petites comptines habitées, parfois hantées, un retour à l’enfance avec frissons et peurs bleues compris.
10> Björk – Medulla (Barclay/Universal) |
Avec Medúlla, l’Islandaise délaisse les artifices au profit de la voix nue et compose un album en chair et en os. Un autre monde gouverné par le plaisir, la poésie et la libre parole.
11> Joanna Newsom – The Milk-eyed Mender (Chronowax) |
L’étrange Joanna Newsom chante le folk avec une foi, une excentricité et une liberté rarement croisées depuis Björk. Une révélation.
12> Automato – Automato (Labels) |
En provenance de New York, le groove diabolique d’un hip-hop sensualiste imaginé par six bêtes de scène.
13> Mos Def – The New Danger (Barclay/Universal) |
Complexe et cultivé, un nouveau chef-d’ uvre de hip-hop à la fois cérébral et charnel pour le New-Yorkais.
14> Florent Marchet – Gargilesse (Barclay/Universal) |
Le premier album d’un véritable songwriter, ou l’adieu à l’enfance à travers des mélodies insouciantes et des mots patraques.
15> !!! – Louden Up Now (Warp/PIAS) |
Croisement génétique de deux groupes, expérimentations musicales en tout genre et transe de l’auditeur font de !!! un collectif de savants fous dont le premier album est imparable.
16> Brian Wilson – Smile (Warner) |
Après trente-sept ans d’attente, on tient enfin le chef-d’ uvre maudit entre nos mains. Avec cet album jumeau de Pet Sounds, Brian Wilson porte la pop aux nues.
17> N*E*R*D – Fly or Die (Virgin) |
Toujours aussi efficace sur le dance-floor, N*E*R*D signe un album hybride où se croisent soul, pop, rock et expérimentations. Et vos jambes s’en souviennent.
18> Clouddead – Ten (PIAS) |
Le groupe américain le plus emblématique d’un hip-hop cérébral et abyssal. Le rap de l’espace.
19> Dizzee Rascal – Showtime (Beggars) |
A 19 ans, Dizzee Rascal invente à lui seul un hip-hop anglais affranchi et décomplexé, en prise directe avec les rues de Londres. Le spectacle ne fait que commencer.
20> Superpitcher – Here Comes Love (PIAS) |
Le prodige de la techno minimale allemande ralentit le tempo et rend accro avec un Here Comes Love hautement désirable.
21> Tom Waits – Real Gone (PIAS) |
Sans piano et taillé avec des outils qui ont fait leurs preuves (guitare, basse, batterie), le nouvel album de Tom Waits sonne le réveil de son inspiration mélodique et de son talent vocal.
22> The Roots – The Tipping Point (Barclay/Universal) |
Un album fou et cosmique où les Roots triturent les racines du hip-hop et le propulsent dans le futur.
23> Gravenhurst – Flashlight Seasons (Warp/PIAS) |
Sous le nom de code Gravenhurst, Nick Talbot passe aux commandes d’un album folk ouvert à tous les dérèglements.
24> Wilco – A Ghost is Born (Warner) |
Entre americana et expérimentations, le cinquième album radical et magnifique des Américains de Wilco.
25> Animal Collective – Sung Tongs (PIAS) |
Le folk est ressuscité : Animal Collective s’amuse à le déconstruire en y injectant psychédélisme, pop, jazz modal et techno décapante.
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