Vous avez loupé les morceaux, découvertes et tubes publiés quotidiennement par JD Beauvallet ? Hourra : ils sont tous ici.
LUNDI 15
A Grave With No Name // The Steps
L’album de ces Anglais – une première pour le label qui a principalement recruté en Auvergne puis au Canada – sort aujourd’hui même chez nos amis clermontois de Kütü Folk. Et c’est logique, quand on sait que A Grave With No Name est distribué dans d’autres pays par le collectif Lefse, pareillement fâché avec les douaniers qui tentent, dans tout leur acharnement borné et dérisoire, d’endiguer les flux entre folk, rock, électro et hip-hop. Le label 4AD n’aurait pas été mal non plus pour la pop flottante de The Steps, autant étirée qu’éthérée, qui arrondit les angles de Jesus & Mary Chain et électrocute les Cocteau Twins. Un best of d’indie-pop à elle seule !
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MARDI 16
Lorde // Tennis Court
Cet été, il aurait vraiment été dommage d’oublier dans sa liste des priorités la douce et altière néo-zélandaise. En attendant un premier album sur une major, elle a déjà fait pas mal de dégâts sur la toile, qu’elle lacère allégrement avec ses chansons félines, faussement domestiques. A l’image de son obsédant Tennis Court, qui ressemble plus à un hammam coquin qu’à un Wimbledon manucuré. Dans la vie de Takapuna, elle s’appelle Ella Yelich O’Connor. Mais ça sera Lorde pour les hit-parades du futur.
MERCREDI 17
Nasser // The World Is Ours
De Divine Paiste à Noir Cœur, les vidéos de tribus nues et hallucinées, errant animales dans une forêt hostile, semblent bien faire tripper la pop française. Dans ce genre post-apocalypse voire début de mutation, les Marseillais de Nasser vont très nettement plus loin, offrant une nouvelle vision glaçante de la chasse à l’homme. Une vidéo entre Orwell et Planète des Singes qui illustre jusqu’au flippant une électro-pop pareillement inquiète, aux aguets, où l’homme semble bien fragile (parmi ses machines).
NASSER The world is ours from Blacktool on Vimeo.
JEUDI 18
Eyedress // Smoke Me Out
Smoke Me Out ? Bien bien. On aimerait plutôt savoir ce qu’ont fumé ces deux gandins fluos, quelles drogues ont été nécessaires à la réalisation en 3D et en millions de couleurs de cette merveille oppressante et minimale venue – mais faut-il les croire ? – des Philippines. On aurait plutôt pensé à San Francisco, tant ce psychédélisme de console de jeu semble enfant – rebelle mais résigné à son ADN – de hippies, absents de la terre des hommes depuis 1969. Une bombe, et pas glacée.
VENDREDI 19
Portland // Deezy Daisy
Si on aime beaucoup le groupe Metz, on aime encore mieux ce groupe de Metz. Devenu trio (ont-ils fondu à force de danser ? Epuisé les troupes en festoyant avec une telle sévérité ? Mangé leurs propres amis en kebab pourpre ?), Portland continue pourtant avec le même sens de la bacchanale (plus), la même envie de faire danser Madonna et La Roux sur une piste d’auto-tamponneuses. Le tube est à deux doigts – en l’air.
SAMEDI 20
Raffertie // Build Me Up
Nouveau single issu d’un formidable album, Sleep Of reason à venir dans quelques jours, ce Build Me Up conforte l’Anglais dans son rôle de passeur entre underground et pop – la moindre des choses à exiger d’un garçon qui a remixé Franz Ferdinand ou découvert AlunaGeorge. On ne sait pas ce qu’il cherche ainsi aux confins du gospel, de la soul, du hip-hop et de la bass, mais il le cherche dans le noir complet : fascinant, dérangeant.
DIMANCHE 21
Hockeysmith // Now I Want You
Deux frangines et peu d’informations : on sait juste que Hockeysmith vient de Cornouailles. Et que ces sœurs vivraient dans une caravane. A part ça, on ignore dans quelle cathédrale elles ont enregistré cette mélopée obsédante, d’où sort cette musique évadée du murmure du son, de quelle tribu oubliée viennent ces mantras difractés. Mais on va chercher, creuser, peut-être même demander aux Cieux s’ils n’ont pas perdu des anges : c’est à ça que servent les dimanches.
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