Vous avez loupé les morceaux, découvertes et tubes publiés quotidiennement par JD Beauvallet ? Hourra : ils sont tous ici.
LUNDI 19
Roses I See It All
Des Roses ? Noires et avec des épines alors, tant ces jeunes gandins de Rhode Island semblent totalement obsédés par le Velvet Underground et sa maléfique/magnifique descendance. Ils reprennent même, sur leur bandcamp, le Sweet Jane du Velvet, et sacrément bien en plus. Comme Lou Reed a ses débuts ados d’ailleurs, ils semblent pareillement fascinés par les entrelacs vocaux et harmonies du doo-wop. Au service de ce single racé et plein de morgue, on retrouve ces leçons d’histoire que l’on avait récemment adorées chez les Parquet Courts. Le rock new-yorkais, joué par des provinciaux : sur place, on n’en pige pas le romantisme.
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MARDI 20
Kristoffer & The Harbour Heads We Are All Different (live)
Epique mais pas toc, les vastes chansons de Kristoffer & The Harbour Heads naviguent de préférence par gros temps, mélodies claquant, clinquantes, au grand vent. Comme ses compatriotes de Shout Out Louds, Kristoffer partique donc le rock emphatique même quand il tente de murmurer. Mais commme chez Of Monsters & Men, il y a une telle fièvre, une telle intensité que ces chansons ne virent pas au carnaval, à la foire à la baudruche. Et comme parfois chez les bons groupes suédois – Loney Dear –, un des musiciens s’appelle Emil.
MERCREDI 21
Laki Mera Sweet Warm Dance
Cette merveille vient de Glasgow, où l’on avait repéré le nom grâce à un remix signé Mogwai. Mais on découvre vraiment Laki Mera avec un album d’été radieux sous le soleil voilé : Turn All Memory To White Noise, plus électro – penser aux ravages mélancoliques de Blue Nile ou James Blake – que ce single à la langueur contagieuse. Sweet et Warm, OK, et pour la Dance, ce sera un slow.
JEUDI 22
Haunted Summer All Around
C’est le résolument sympathique Luke Ehret du groupe californien BoxViolet qui nous envoie sa dernière production : en attendant des nouvelles de son duo de charme électrique, il vient de cornaquer ses concitoyens angelenos de Haunted Summer – et pourrait bien toucher le jackpot, avec cette pop atmosphérique, au lent déploiement – Flaming Lips et Mazzy Star sont dans un bateau et personne ne tombe à l’eau, car les rameurs ont pris tellement de drogues que le bateau est dans le cosmos, que le bateau, c’est le cosmos. Dans un petite case de leur soundcloud, le groupe nous indique qu’il joue de la “dream pop”. Merci, on n’est pas sourds.
VENDREDI 23
Destruction Unit The World On Drugs
Ce groupe américain a fait un rêve : le monde entier avait pris de la drogue. Même Jean-François Copé, même Keith Richards, c’est dire la puissance des peyotl de leur désert d’Arizona. D’ailleurs, à la façon de Tinariwen, ces garçons se décrivent comme des nomades – des “desert punks”. Et le monde sera un peu obligé de se droguer pour comprendre et accueillir à sa juste hauteur ce psychédélisme ravagé, raviné, qui seul au monde, parmi les cailloux, le sable et les crotales, lance la grande complainte monstrueuse du bruit noir et du lyrisme barbare.
SAMEDI 24
Pale Seas Evil is Always One Step Behind
Il y a une vraie logique à s’appeler Pale Seas quand on vient de Southampton, quand on vit au quotidien avec l’écume oubliée par les paquebots ou les ferrys, et les restes blafards de mer que laisse passer l’ile de Wight. Mixtes, jeunes et menaçants, ces Pale Seas préfèrent à ces eaux civilisées et prévisibles l’ouragan qui met des heures à se lever, la longue et patiente tempête électrique à la Mogwai, à peine domptée par Paul Butler (Devandra Banhart). En écoutant à fond cette chanson épique, on y entend le vent, même dans les guitares sèches.
DIMANCHE 25
Cavemen In The City
Les hommes des cavernes, donc. Nom parfait pour ces New-Yorkais qui semblent effectivement avoir passé les trente dernières années dans une caverne, isolés du monde, Hibernatus de la new-wave. Tout ceci – ce son, ces gestes raides, ce phrasé maniéré – ne pourrait être que comique et cocasse son & lumière eighties (Modern English, Echo & The Bunnymen…), si le groupe se contentait de déguiser en noir des mannequins de musée Grévin. Mais heureusement, il y a cinq hommes et leur tension derrière ce résumé d’histoire, qui l’habitent et la tordent de l’intérieur. On n’a pas dit tordre, de rire, hein : tordre de plaisir.
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