En dix classiques instantanés, le premier album de Joseph Leon révèle l’étoffe d’un grand songwriter.
L’histoire de Joseph Leon, c’est celle du type qui sort du bureau pour fumer une clope et décide de ne pas revenir, de ne plus y être pour personne. Brisant net un destin tout tracé de prof de droit, ce Franco-Libanais de 34 ans a ainsi choisi de sauver la peau du songwriter qui, depuis l’adolescence, vivait en lui et menaçait de rendre définitivement les armes.
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Ceux qui saisissent la musique comme une ultime planche de salut ont souvent pour défaut de faire planer un lourd parfum de drame sur leurs chansons. Leon, lui, joue sa survie avec une finesse de tous les instants. Il impose la juste légèreté d’une écriture et d’une voix plus bleutées que noires, brodant sans pathos le récit d’un homme que l’existence a autant meurtri qu’enrichi.
En 32 minutes à peine, les dix ballades de Hard as Love, où la tristesse n’apparaît que comme un souvenir et où l’espoir fleurit comme une promesse, creusent sans s’appesantir un sujet beau et difficile : la douce chiennerie de l’amour. Depuis Tim Hardin, qui aurait adoré se lover dans ces folksongs froissées, taillées dans de soyeuses étoffes de piano, de cordes ou d’orgue, on n’avait pas entendu un homme se mettre à nu avec une telle classe. Et l’on se dit qu’après Piers Faccini, Jawhar, Peter Von Poehl ou Hugh Coltman, la France est devenue une sacrée terre d’asile pour les songwriters de première catégorie.
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