Valérie & Friends

On n’aime pas jouer les balances mais là, elle exagère : à Nantes, il y a une fille facile, lubrique, paillarde, chaudasse de première catégorie, qui ne pense qu’à danser comme une follasse, à se déguiser eighties, à faire des cochonneries avec des synthés vintage et à détourner des geeks de leur écran d’ordinateur. Elle s’appelle Valérie, et la morale la condamne. Mais pas le moral, au beau fixe depuis que cette bande de joyeux agitateurs s’est mis, via son blog et ses maxis, à remettre du disco, des couleurs et des gourmettes dans une électro française qui portait le poil et le larsen un peu long.

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Petits frères insolents des Fluo Kids, fils évidents des BO de Carpenter, de Daft Punk, de Moroder ou d’une électro-pop eighties fantasmée à travers les rétrospectives MTV, les porte-parole du collectif – Anoraak, College, Minitel Rose etc – élargissent aujourd’hui le cercle des amis de Valérie pour un manifeste tapageur, un manifestif qui ignore toute des bigotteries du bon goût.

Chez Valérie, pour dire la fiesta, les synthés n’hésitent pas à se lancer dans les plus grandiloquentes cavalcades FM, les danseuses en justaucorps fluos font des soleils avec les bras et les vocoders ont une boule à facette à la place du cœur. Ambiance de surboum Petit Lu/Orangina légèrement régressive et franchement fêtarde, jusqu’à ce que s’installe très vite un étrange et jouissif malaise : la sueur des danseurs sent l’eau de boudin, une mélancolie assez pugnace vient troubler ces sourires trop éclatants pour être sincères.

Un équilibre entre abandon et mélancolie – ce moment où l’alcool cesse d’être joyeux et où la vision se brouille – parfaitement incarné ici, entre autres inédits réservés à cette BO pour bacchanales, par des trésors instables signés par les Canadiens DVAS, l’Américain Steve Moore, Moulinex ou le grand College. Valérie est une hédoniste, et une hypocrite en plus. Une chic fille.