Le groove, le soleil et le rêve : on a contacté Gonzo Jones en direct de l’Australie pour qu’il nous explique d’où sort l’inspiration de son sublime morceau.
Souvenez-vous : il y a un peu plus d’un mois, nous vous parlions de Gonzo Jones, Australien sorti de nulle part, et qui nous avait pourtant foutu une bonne claque dès son premier morceau, Misty Dreams. L’homme s’apprête à sortir un EP sur le label Good Manners dans peu de temps : on a eu la chance de l’écouter, et sans grosse surprise, il défonce. Sans plus attendre et sur la foi de ce seul titre, on a accordé nos fuseaux horaires pour le contacter en Australie. Comme son single est le seul morceau de lui en ligne sur internet, il nous a aussi constitué une sélection de cinq morceaux parmi ses préférés. Vous les découvrirez au fil de l’interview, et comprendrez vite qu’en plus d’avoir un don évident, l’homme semble également doté d’un goût très sûr.
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Tu pourrais te présenter en quelques mots ?
C’est une question difficile. En fait, j’essaie toujours de me trouver… Une fois que ce sera fait, je te tiendrai au courant.
Il n’y a aucune trace de toi sur internet : qui étais-tu avant de devenir Gonzo Jones et de sortir ce morceau ?
C’est étrange d’entrer en moi-même et d’essayer d’identifier le moment spécifique où je suis devenu Gonzo Jones. Je suppose qu’une part de moi l’a toujours été. Finalement, c’est juste un nom que j’utilise à la fin de la journée ; mais la personne est bien réelle, et les chansons le sont aussi. J’ai toujours joué de la musique, et mes titres sont la bande-son de ce qui se passe dans mon cerveau.
Il y a un lien entre ton nom et le journaliste et écrivain Hunter S. Thompson ?
Oui, il y a bien une filiation. Je suis un grand fan de son travail et il a inventé le journalisme gonzo, donc c’est clair.
Ça fait peut-être partie du personnage de Gonzo, mais ton label te décrit comme une « superstar auto-proclamée » : tu pourrais m’en dire plus ?
Ce n’est pas réellement un personnage ; je crois que beaucoup de personnes ont tendance à trop s’écraser et à finir par servir les autres. Peut-être n’ont-ils pas le choix. Toujours est-il qu’être petit ne me convient pas, et la créativité à besoin d’espoir, pour que l’on croie en elle. Bon, j’exagère un peu, mais il y a de ça.
Ta chanson Misty Dreams a connu un beau succès. Tu t’y attendais ?
Et bien, je suppose que je voulais que les gens se sentent connectés à cette chanson, d’une manière ou d’une autre. Je l’ai écrite en deux jours, parce qu’en un certain sens, il fallait que ce soit urgent. Pour moi, c’était comme cracker un mot de passe : il fallait que je trouve la clé. Misty Dreams était un catalyseur, et je crois, j’espère avoir écrit quelque chose qui marche, et qui sera suivi.
Tu écris, compose et enregistre tout seul, dans ta chambre ?
Oui, tout ce que j’ai écrit, je l’ai enregistré dans mon home studio, à l’exception de la batterie, sur deux chansons, que j’ai enregsitrée chez un ami. À part ça, j’ai accumulé un peu de matériel au fil des années, et je me sens vraiment comme à la maison au studio ; et pour cause !
Il y a quelque chose de très cinématique dans tes chansons. Tu es inspiré par des films ?
Oui, j’ai souvent été happé par des livres et des films. Je visualise souvent mes chansons, d’ailleurs, avant que je ne trouve leur son. Mes titres sont une retranscription de la réalité, mais avec un filtre cinématique, qui voile l’émotion.
Par exemple, quels sont les films qui t’inspirent ?
Je fais souvent les choses avec excès, donc ce sont ceux qui traitent de cette façon de faire qui me parlent le plus. Là comme ça, je pourrais te citer Las Vegas Parano, Vole Au Dessus D’Un Nid De Coucou, Sur La Route ou Junkie. Il y en a beaucoup, tu te doutes qu’il m’est difficile de faire une liste exhaustive.
À quoi ressemble une journée banale pour Gonzo Jones ?
Je me lève et met de la musique dans mon studio. Il y a beaucoup de styles que j’écoute, je ne me focalise pas sur un seul genre. Je garde mon inspiration en veille pour me nourrir d’autres artistes et ne rien manquer. Et, une fois que j’écris, je trouve ça difficile d’arrêter, j’ai besoin de tout sortir d’un coup. Il faut que tout ça vienne sans prévenir, sans que ça s’interrompe, sinon le bon moment s’est enfui. La journée, je suis souvent dans un état de confusion intense, donc j’aime bien me poser dans le jardin et passer mon temps à lire et à écouter des choses qui m’intéressent ; et je passe beaucoup de temps à écrire mes pensées sur le papier.
Et la nuit ?
Comme je suis du signe du Cancer, je me retrouve souvent debout toute la nuit. Du coup je m’occupe en rodant dans des endroits sombres, entouré d’étrangers et de musique forte, très forte.
Quel est ton processus d’écriture, si tu en as un ?
Ça peut surgir de n’importe où. Parfois, le point de départ peut être une partie de guitare ou de voix que j’ai enregistré (de manière dégueulasse) sur mon téléphone. D’autres fois, je prends une basse et tout part de ça ; puis c’est marrant, je peux parfois passer des heures à essayer de trouver une ligne de chant et/ou des paroles, tandis que ces dernières peuvent guider totalement une chanson. À partir de là, j’écris les batteries, les claviers, j’enregistre des harmonies vocales… Je veux que ma musique soit chaleureuse, et qu’elle coule d’elle-même. J’aime beaucoup l’ambiant, donc j’essaie d’amener un peu de ça, tout en gardant l’esprit groove des chansons.
Tu comptes monter sur scène ?
Oui bien sûr. On verra dans quelle formation, mais des lives vont bientôt arriver ; et tant que j’y suis, j’espère pouvoir venir en Europe un de ces jours. Si quelqu’un m’entend. (rires)
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