Instrumental et monumental, le second album de sorciers montréalais.
Le deuxième album des Québécois, où officient notamment Richard et Sarah d’Arcade Fire ou Pietro Amato de Torngat, est sans doute ce qui est arrivé de plus proche de Godspeed depuis que Godspeed s’est tu. Chez Bell Orchestre, sans doute l’un des plus discrets et des plus beaux trésors montréalais, le soleil ne se lève jamais. Pas plus qu’il ne se couche : heures et saisons n’existent plus, la métaphysique est dépassée, les biorythmes malmenés. Dans les morceaux instrumentaux et monumentaux, à écouter très fort et au casque, les astres jouent à cache-cache avec les humeurs.
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Dans ces bois hantés, ces cordes magiques, dans ces montagnes russes de cuivres mutants, ces rythmiques dédaléennes, le moral peut s’effondrer avec une lente et sombre progression puis, l’instant d’après, grimper hardiment au bonheur sur une épiphanie mélodique et solaire. Comme chez Godspeed, les airs prennent leur temps pour former leurs bourrasques, les morceaux progressent lentement vers la plénitude. Mais à l’inverse de Godspeed, Bell Orchestre ne capte pas le bruit des villes et des civilisations troublées : c’est le son pur de la nature, sauvage et dominante, que l’on entend ici.
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