Un espiègle voyageur prend les violons en otage : les bigots applaudissent.
The Wanderer, gourmandise folk sortie l’année dernière dans un 4-titres prometteur, n’avait pas préparé à ça. Sur la pochette de son premier album, Jil Is Lucky pose entouré de quatre Bioman mystiques, des pastiches ultrafluorés qui semblent plutôt annonciateurs d’un disco dingue que d’un folk sensible. Ils sont en fait les quatre (points) cardinaux d’une recherche spirituelle et musicale menée par Jil, qui a erré entre Prague, New York ou Sidi Bel-Abbès avant d’édicter son propre dogme.
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Ce premier acte de foi, osé et habile, pioche donc ici et là les influences et les sons. Rythmiques latines (When I Am Alone), folklore traditionnel des pays de l’Est (Judah Loew’s Mistake), violons déchaînés, fureur cuivrée, Jil prêche pour une pop-monde bigarrée, sans téléscopages indigestes. Mais il offre aussi aux traditionnalistes quelques subtiles mélodies popfolk (I May Be Late, Without You) aux choeurs entraînants et aux influences américaines solides (il cite Leonard Cohen ou Jonathan Richman). La conclusion de cette parabole, trois chansons transies dont Hovering Machine, infiniment psychédélique et sauvage, est l’aubaine païenne qui nous manquait pour croire en Jil. Caroline Halazy /// www.
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