Le blues mondialiste d’un Haïtien d’Aquitaine.
Enregistré dans le Tarn par un Haïtien percussionniste, guitariste et chanteur né à quelques encablures de la grotte de Lourdes, avec quelques guitaristes caribéens, Peyi Blue rappelle que le créole s’avère ces temps-ci l’idiome idéal pour chanter la misère et l’oppression. Autre constat : la détresse économique et la fierté d’un peuple (le marronnage, cette fuite qui transforme l’esclave en insurgé) constituent le plus court chemin entre Port-au-Prince et les berges du Mississippi ou le bayou louisianais.
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Carlton Rara est donc un chanteur de blues mondialiste, piochant au creux de sa guitare quelques mesures de déhanchement jamaïcain, retrouvant l’âpreté de maîtres primitifs tel R. L. Burnside, et cédant par son chant aux douces sifflantes, à la sensualité de velours des tropiques.
Une évocation du vaudou pour rire (le très swing Dead But Still Cooking) et le sens du drame soutenu par un seul accord (One More Time) confirment (qu’il opte pour un répertoire traditionnel ou des compositions originales, qu’il privilégie l’acoustique ou branche son inspiration sur le secteur) que Carlton Rara chante la musique métissée d’une insoumission permanente.
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