Retour des sombres Texans : du prog-rock généreux, mais peu de progrès.
Cymbales tonitruantes, pianos martelés aussi fort que des taupes par un jardinier revanchard et breaks invraisemblablement épiques : les Texans entretiennent en pyrotechnie les vieux effets du rock progressif. Sauf que chez ces six Américains, comme chez Biffy Clyro et The Mars Volta, le prog est plus une arrière-boutique où logent l’inattendu (les compositions indébrouillables) et l’impressionnant (les deux batteries) qu’un dépotoir débordant de colifichets ringards et encombrants.
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Ainsi le teenage punk hargneux et exaltant de Far Pavillons, le vacarme entêtant de Isis Unveiled, qui tel un méchant de cinéma feint de s’éteindre pour donner de l’impact à son finale, et la pop à gros budget de Halcyon Days. Par la suite, y compris lorsque Century of Self s’égare dans le mélo pleurnicheur (Insatiable) ou dans l’indécence pompière façon Oasis du XXIe siècle (Bells of Creation), Trail of Dead confirme son statut de groupe unique, tant par son inclination pour les codes du post-rock (silence, géométrie, magma) que par sa générosité énergétique. Mais il confirme aussi pour la troisième fois son incapacité à accoucher d’un digne successeur à l’inusable Source Tags & Codes, prodigieux album d’indie-rock brut et alambiqué.
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