Entouré de musiciens berbères et gnaouis, le pianiste allemand poursuit sa quête de nouveaux horizons musicaux.
Il y a un an, Joachim Kühn jouait avec des musiciens locaux dans une oasis en plein désert marocain, à la frontière algérienne. Une rencontre spontanée, prolongée dans un studio installé dans le grand hôtel d’une petite ville voisine, pour enregistrer l’un des thèmes de Out of the Desert, le bien nommé. Le pianiste de formation classique, connu pour ses années passées dans l’avant-garde du jazz européen, privilégie depuis quelque temps déjà ce type d’aventures musicales.
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En 2003, lors d’un festival, ce natif de Leipzig rencontrait le Marocain Majid Bekkas, un joueur de guembri, un petit luth à trois cordes utilisé en Afrique du Nord pour mener la transe. Avec le percussionniste espagnol Ramon Lopez, ils signaient alors Kalimba, l’un des albums les plus inspirés de l’année 2007. La couleur lancinante des rythmes, le blues ancestral de ces trames répétitives offraient un terrain d’improvisation ad hoc pour cet expérimentateur. Entouré des mêmes compagnons, Joachim Kühn est donc allé cette fois au-devant de musiciens berbères et gnaouis, virtuoses du djembe et des karkabous (sorte de grandes castagnettes en métal), rejoint par le Béninois Kouassi Bessan Joseph, maître du tambour d’aisselle.
Parfois économe de ses notes, retrouvant par instants son jeu fiévreux, le leader dialogue avec les phrases incantatoires des Berbères, s’insinue dans les rythmiques métronomiques et tournoyantes des gnaouis. L’écoute réciproque des participants donne à cette mise en situation impromptue une vitalité et une musicalité totalement réjouissantes.
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