Fort d’un premier album inventif et régressif, Yoyoyoyoyo, les américains de Spank Rock se présentent sur lesinrocks.com avec le clip de leur single Sweet Talk et un mix endiablé d’une heure.
Yoyoyoyoyo : à l’image de son titre hystérique, le premier album des américains de Spank Rock s’apparente une drôle de correction infligée à nos oreilles fatiguées. Squelettes rythmiques, sons digitaux trafiqués à outrance et bribes de voix et d’onomatopées balancés sans crier gare, la musique de ce duo formé par Naeem et Alex, deux loustics originaires de Baltimore mais depuis relocalisés à New York, emprunte à la fois au hip-hop et à la house, à l’ambiance hautement sordide de leur ville d’origine ? Baltimore est une ville pauvre, réputée pour son taux de criminalité élevé ? comme à ses cotés les plus « caliente » et frivoles.
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Si cette démarche n’est pas nouvelle ? Diplo, leur aîné de Baltimore, la sri-lankaise Mia, l’anglais Dizzee Rascal ou même TTC, en France, marche sur les mêmes plates bandes ? ce premier album a tout d’une déflagration musicale importante. Car le hip-hop, cette vieille fille trop longtemps occupée à regarder dans le rétro pour bien remettre sa casquette, subit ici un lifting ? voire une mutation ? qui le ramène directement dans le bac à sable.
Ludique et éminemment régressif, Yoyoyoyo est en effet un appel à la fête permanent. Son plus proche équivalent, dans l’esprit potache qui l’anime de bout en bout, est le premier album des Beastie Boys, le cinglé Licensed to ill (1986). Un morceau de Yoyoyoyo, Rick Rubin, y renvoie d’ailleurs implicitement, en mentionnant le célèbre producteur coupable d’avoir permis aux Beastie Boys de réaliser l’un des plus gros hold-up de l’histoire de la musique.
A l’époque d’ailleurs, seulement trois choses intéressaient les Beastie Boys : la bière (en grande quantité), la fête (la plus déjantée possible), et les filles (souvent enfermées nues dans des cages lors des shows des Beastie). Chez Spank Rock, c’est à peu près pareil, même si la gente féminine y est privilégiée : Backyard Betty, en ouverture tonitruante de l’album, nous raconte ainsi avec subtilité l’histoire de Betty, championne du « tremblement de fesses ». Tout un programme.
Nous avons donc décidé de vous laisser en compagnie de ces joyeux fanfarons, afin de faire plus ample connaissance. Pour cela, découvrez le clip hilarant du single Sweet Talk et écoutez la Couche-Tard mixtape d’une durée d’une heure, realisée par The Whites (a.k.a Chris Rockswell & Ronnie Darko) feat. MC Spank Rock, génial pot-pourri des élucubrations du son de Baltimore.
Avec l’aimable autorisation de Big Dada.
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