Ou comment le corps sain, sportif et instagramé est devenu plus tendance que jamais.
La personne ci-dessus n’est ni Sophie Calle, ni le mime Marceau. Il s’agit d’une personnalité du net connue sous le nom du Canard Ivre et qui transforme l’espace urbain en salle de sport géante, puis documente le tout en ligne d’une patte chic et choc.
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Et ses fans – 20 000 followers sur Instagram – en redemandent. Si bien que Reebok l’habille (comme sur la photo) et fait appel à ses talents “d’influenceuse” et de “motivatrice” le temps d’un cours de fitness.
Course à pied en total look
Autrement dit, elle vous montrera en trois abdos que vous aussi avez le potentiel de faire du sport avec autant d’aisance que si vous commandiez un verre de pouilly-fumé.
Notre Canard sobre est la meneuse d’une nouvelle génération de bobos soucieuse de sa forme physique et qui a déjà un nom : la Fitness Génération, ou FitGen pour les intimes, qui pimente son quotidien de déplacements à vélo (attention, opter bien sûr pour un modèle de course à la selle sur mesure) de séances de krav-maga et de course à pied en total look.
Coaching de mannequins
A travers les métropoles, des salles de sport et cours originaux poussent comme des champignons. Nike possède une salle cachée et fait du coaching de mannequins et d’autres personnalités de la mode pendant la fashion week.
Reebok organise des cours de CrossFit dans des tenues tout aussi fashion. Adidas a lancé son club de running mené par des personnalités mode-sport comme la mannequin – et coureuse frénétique – Agathe Rousselle.
Buffet sans gluten ni lactose
Ainsi, de nouvelles habitudes voient le jour : à New York, on remarque la montée en puissance des morning birthdays (“anniversaires du matin”) où, à la place d’une soirée, une it-girl invite ses amies à un cours de vélo de salle, suivi d’un buffet sans gluten ni lactose.
Ces nouveaux moments de vie sont évidemment documentés comme le ferait une blogueuse mode : clichés du petit déjeuner bio (orné du hashtag #instafit), des baskets portées (rituel appelé #sneakerporn) et selfies de groupe en pleine course, sans oublier les applis permettant de tweeter le temps couru. Tout cela concourt à la narration 3.0 d’un quotidien de sportif mondain.
Une mutation radicale
Loin du corps émacié, presque malade, des années rock de la mode, cette tendance fait l’éloge de la pleine santé. C’est désormais un corps sanctifié et dont on a le contrôle total (à défaut du reste). Pour la femme française tout particulièrement, cela montre une mutation radicale.
La Parisienne s’est en effet toujours fait connaître pour son insouciance et sa minceur prétendument naturelle. Là, elle s’accorde le droit de s’intéresser ouvertement à son corps, lieu d’évolution permanente dont elle révèle les rouages. Avant de mieux repartir le lendemain.
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