La musique interstellaire de trois nomades étonnants.
Slug, association de trois bienfaiteurs repérés sur CQFD, fait partie de ces groupes qui, comme Archive ou Magma, pensent que la sédentarisation est le meilleur moyen de mourir en pantoufles, que le son est là pour être maltraité, outragé, détourné, poussé malgré lui en avant. La frontière est ténue entre les forces de progrès et le rock progressif : l’affolante virtuosité de ce trio ne vire pourtant jamais au concours de gymnastique. Qu’ils viennent du jazz, de la musique africaine, de l’electro ou du rock cosmique, ils ont désappris leurs idiomes pour ensemble développer un sabir charnel, un esperanto pop peu respectueux des grammaires anciennes. Ce qui donne, comme chez Laurie Anderson et même Yoko Ono ou Björk, d’étranges pop-songs à la très complexe simplicité, où les mélodies, au lieu d’être des carcans, sont des espaces de batifolage, à la géométrie insolite.
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