Avec Florence Viala et Thierry Hancisse, Anatoli Vassiliev sublime l’histoire de ces amants que Marguerite Duras n’arrive à séparer qu’en s’y reprenant à deux fois.
Alors qu’il se retrouve le jour où son divorce vient d’être prononcé, un couple est assailli par le doute de s’aimer encore. Questionnant les tourments de la difficulté de rompre, Marguerite Duras écrit La Musica en 1965.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Remettant sa pièce sur le métier vingt ans plus tard avec La Musica deuxième, elle renoue avec la situation de départ et ajoute une suite à la pièce qui permet aux deux amants de se quitter enfin. En réunissant La Musica et La Musica deuxième, Anatoli Vassiliev condense l’histoire de cette rupture au cours d’une même soirée et la transforme en une fabuleuse mise à nu de chacun de ses protagonistes.
Chaque spectacle d’Anatoli Vassiliev réinvente le théâtre
Chaque spectacle d’Anatoli Vassiliev s’apprécie à la manière d’un prototype où le théâtre se réinvente. C’est en centrant ses recherches sur le corps de l’acteur que le metteur en scène repousse sans cesse les frontières de sa dramaturgie.
Refusant à ses comédiens le préalable d’apprendre leur texte par cœur, Anatoli Vassiliev rompt avec l’habituelle dictature de l’esprit sur le corps. Pour mémoriser la pièce, Florence Viala et Thierry Hancisse ont dû se contenter de procéder à des lectures et des séances d’improvisation.
Retrouver sa liberté sans éprouver de désamour
En acceptant ce procédé d’imprégnation où l’organique prime sur le contrôle de la pensée, les acteurs puisent au plus profond d’eux-mêmes l’accord intime dont ils témoignent pour leur personnage. Chacun d’eux joue sa partition sans rien concéder pour éclaircir le mystère qui les lie.
Anatoli Vassiliev nous place en témoin de l’énigme, émet l’hypothèse que cette aimantation n’était qu’une tragique offrande et permet à chacun de recouvrer sa liberté sans éprouver de désamour. S’accordant à la lettre à l’implacable vérité de l’écriture durassienne, Anatoli Vassiliev réussit une fois de plus un véritable coup de maître.
La Musica, La Musica deuxième de Marguerite Duras, mise en scène Anatoli Vassiliev, avec Thierry Hancisse, Florence Viala, Agnès Adam, Hugues Badet, Marion Delplancke, jusqu’au 30 avril au Théâtre du Vieux-Colombier, Paris VIe, comedie-francaise.fr
{"type":"Banniere-Basse"}