Les tableaux feuilletés de Lothar Hempel délivrent leurs riches précipités culturels à la galerie Art:Concept.
Imaginez : vous êtes un visiteur de l’an 2100. Ou plus probablement un spectateur né après les années 1990. Il y a quelque chose de vaguement familier encapsulé dans les derniers tableaux feuilletés de l’artiste allemand Lothar Hempel.
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Mais a priori vous n’avez pas les codes pour déchiffrer le visage de Jodie Foster jeune, ce taxi renversé en arrière-plan, les bâtiments en brique new-yorkais et les silhouettes végétales qui font penser aux papiers découpés de Matisse.
Indices cultes et signifiants
A priori, vous n’avez pas été marqué non plus par Taxi Driver, le chef-d’œuvre générationnel que Scorsese réalisa un an avant la date tamponnée sur le front de la jeune actrice. Pourtant, la dernière série de Lothar Hempel à la galerie Art:Concept se conçoit comme une collection de capsules temporelles qui prélèvent à la surface du tamis culturel un certain nombre d’indices cultes et signifiants.
Intitulée Plakat (“poster” en allemand, comme ces posters de fans dont sont tapissées les chambres d’ado), elle devrait vous rafraîchir la mémoire avec ces précipités culturels qui racontent en un tableau, en une “nature morte”, et le temps qui passe, et les stigmates d’une époque. Précisons que dans ce palais de la mémoire, Jodie Foster est convoquée à deux autres reprises et qu’elle partage le devant de la scène avec d’autres égéries des années 1970.
Spectateur déboussolé
Diane Keaton dans le rôle d’Annie Hall et Kathleen Neal Cleaver, première femme membre des Black Panthers, sortie pour l’occasion du tableau pour prendre la parole, micro en main et poing levé, à échelle 1 mais en noir et blanc, et méduser une fois encore le spectateur déboussolé par ce télescopage des temps et des cultures. Car on a oublié de vous dire, l’expo s’intitule Sex and the City.
Sex and the City jusqu’au 16 avril à la galerie Art:Concept, Paris IIIe, galerieartconcept.com
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