Dernière sensation en provenance des USA,The Low Anthem donne un coup de fouet à la tradition du songwriting américain.
Les Etats-Unis, ce pays de grands enfants friands de mythes et de légendes, n’ont pas leur pareil pour redonner un coup de frais aux récits ancestraux dans lesquels ils ont toujours aimé se mettre en scène. Dans le registre de la musique populaire, cette vitalité narrative se traduit chaque année par l’émergence de nouvelles voix, désireuses d’injecter un peu de sang neuf dans les veines de la tradition. Après Sufjan Stevens, Fleet Foxes ou Bon Iver, c’est au tour de The Low Anthem, trio mixte de Providence, Rhode Island, de s’atteler à cette ambitieuse tâche.
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A première écoute, Oh My God, Charlie Darwin a des airs un peu déroutants de catalogue de La Redoute de l’americana. Passant sans transition de la musique des champs à la musique des villes, enchaînant mélodies contemplatives et scies très tranchantes, The Low Anthem peut autant enfourcher le vieux canasson de la country-folk (To Ohio, Ticket Taker, Omgcd) que la bécane pétaradante et crasseuse d’un blues-rock aux accents rauques (Champion Angel, Home I’ll Never Be – reprise de Tom Waits sur un texte de Jack Kerouac).
Brassant des thèmes sans âge (la vie, la mort, l’amour, le sacré, tout ça) et puisant dans les tréfonds de l’histoire américaine (le Mayflower, convoqué dès le premier titre), ce groupe ne se soucie pas franchement d’être un parangon de modernité. Plus archiviste qu’inventeur de langage, il parvient néanmoins à imposer sa patte et son ton, notamment grâce à l’usage d’un instrumentarium très varié, à sa façon d’enrouler des volutes de clarinette, d’harmonium, de banjo ou de boîte à musique autour des classiques motifs de guitares ou d’harmonies vocales. C’est certain, Oh My God, Charlie Darwin ne sonne pas l’heure de la révolution. Mais il verse une pièce convaincante au volumineux dossier sur la théorie de l’évolution musicale américaine.
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