Des armes, des flammes, des bugs, du lyrisme, mais pas de Daft Punk : c’est l’actualité électro de la semaine décryptée par Gaël Lombart.
• News : Maya Jane Coles et Raffertie annoncent leurs premiers albums respectifs
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
D’elle, on en parlait pas plus tard que la semaine dernière. Figure montante parmi les DJ, Maya Jane Coles nous honorait d’un Essential Mix dense et profond. La Britannique annonce cette semaine qu’elle livrera son premier album, Comfort, le 28 juin, dont le clip d’Everything est un aperçu. Tricky et Miss Kittin y feront des apparitions remarquées. Quant à lui, il est aussi Britannique et il s’est fait remarquer par plusieurs EP sur Ninja Tune. Sleep Of Reason, son premier album, sera disponible le 23 juillet. Aucun tracklist n’étant disponible, on ne sait si Build Me Up, son nouveau single, figurera au menu. Cette chanson, qui comprend des paroles de Dreamlover de Mariah Carey, a en tout cas un film dédié.
• Album : Majical Cloudz – « Impersonator »
Un sampleur, un synthétiseur et une voix sublime. C’est ce qu’a emporté avec lui Devon Welsh pour prendre la clef des champs et composer son album (en avant-première sur Pitchfork) entre Montreal et l’Ontario. Il a été rejoint, pour donner corps à son projet, par le producteur Matthew Otto. Pop intimiste, loin de Pop Winds, le groupe rock dans lequel Welsh faisait sonner les cordes de sa guitare ces dernières années. Plus que de jolies bluettes, de justes bijoux à ranger, pourquoi pas, aux côtés de James Blake et de Jeff Buckley.
• Clip : Blind Digital Citizen – « Enfant Flamme »
L’an dernier, nous avions été subjugués par la puissance de War et Reykjavik 402. Dans le nouvel EP de Blind Digital Citizen, la musique reste toujours possédée par le quasi-spoken word de François Devulder. Illustré par un clip bouillonnant et bigarré, Enfant Flamme invoque une question métaphysique que ce club des cinq de Maubeuge, aux ambiances faussement dociles, entend faire ultime, voire fatale : « Qui s’en rappelle de sa fragile existence ? » Sunlune, Renart et Gordon Shamway reposent la question à leur manière dans des remixes un peu longuets.
https://www.youtube.com/watch?v=8FykSAawoHM
• Mix : Tale of Us Boiler Room DJ Set @ Nuits sonores
La très sélect Boiler Room a fait escale au bar des anciennes usines Brossette, à Lyon, à l’occasion du festival les Nuits sonores. C’est la paire Tale Of Us qui a clôturé la série de broadcasts, avec un set lumineux et très progressif, peuplé de basses rondouillardes. Au menu des réjouissances : Morphosis, Blanc 1, Mano Le Tough et le remix de Destination Unknown de Green Velvet par Carl Craig.
• Remix : Aufgang – « Kyrie » (Sleepers Work Remix)
À l’origine, Kyrie n’est pas comme un célèbre fromage industriel une invitation à aller voir les vaches, mais plutôt une grosse machine de guerre, pas dénuée de lyrisme, dans lequel le piano demeure l’instrument roi. Son remix par Sleepers Work n’est pas plus bucolique, avec son décor de désert urbain, qui prêterait à la détente si l’on ne craignait pas que ce calme relatif soit brisée par celle d’une arme. Dans le nouvel EP d’Aufgang résumé par le mashup ci-dessous, Kyrie est présent sous cinq formes différentes, toutes de très bonne facture. L’extrait du remix de Sleepers Work commence à 3’30.
• Telechargement : Sebastien San – « Wolfgang »
Depuis septembre dernier, Sebastien San, jadis découvert par International Deejay Gigolo Records, publie ses morceaux sur son propre label, Ab Initio. Des sorties qui balancent entre house et techno dans la plus pure tradition de Detroit, exclusivement vinyles pour l’instant. Un moyen de découvrir son art est évidemment d’écouter ses productions en streaming sur Soundcloud. Et de télécharger ce Wolfgang, virtuose à sa manière.
• Newcomers : Örfaz
Une guitare, une basse, une batterie et deux DJ. Drôle de combo pour faire de la bass music. Mais puissante artillerie pour jouer live. Örfaz sort aujourd’hui son deuxième EP, Rolleen, qui vrille intelligemment nos tympans. Le morceau-titre est une curiosité moombahton aux multiples ramifications tandis que Red Leeps fait dans le dubstep hypnotique. Örfaz est en tournée en France jusqu’en septembre. Pour ceux qui aimeraient juger sur pièce.
• Rétro : « One Word Extinguisher » de Prefuse 73 a dix ans
Avant que la glitch music devienne incontournable, pratiquement une norme, ils étaient peu à faire joujou avec les bleeps, les bugs et les Error 404. Pas besoin d’aller chercher très loin dans l’histoire pour trouver l’une des pierres angulaires du genre, les 23 titres de One Word Extinguisher, dont plus de la moitié ne dépasse pas les 3’, donnant un aperçu exhaustif de ce qu’il est possible de faire avec des bruits bizarres. Si sur les mariages glitch hop Prefuse 73 sera allégrement imité, il apportait à l’époque une touche jazzy singulière qui a gardé de sa fraîcheur.
{"type":"Banniere-Basse"}