Le guide de survie pour Primavera

Réviser le best-of de Blur

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Bien sûr, il n’y aura pas que la bande de Dieu Damon au Primavera, mais la présence de Blur au festival barcelonais constitue un petit évènement en soi pour lequel une préparation est conseillée. On pense donc à ressortir ses disques de Blur et surtout leurs livrets pour être sûrs de ne pas chanter en yaourt à côté de la masse d’Anglais qui aura très certainement fait le déplacement pour voir ses compatriotes ressusciter la Britpop en Catalogne (expérience douloureuse vécu à Pulp en 2011). Au passage, on aura une pensée émue pour le groupe autrichien Sex Jams dont le concert a été judicieusement programmé dix minutes après le début de celui de Blur. Forever alone.

Fuir la cuite du premier jour

On le sait, le Primavera est aussi l’occasion d’ingérer diverses boissons de type alcoolisées qui ruinent toutes velléités de mouvement le lendemain. Pour tenir la distance, on conseille donc d’éviter les mélanges et de ne pas se prendre la caisse du siècle le premier jour du festival afin de voir quelques-uns de ses concerts. Ou du moins se rappeler le chemin de son logement.

Éviter la surchauffe

Barcelone, son festival, sa plage et son soleil. On ne le dira jamais assez : ça tape en général sévère l’après-midi et comme on préfère ne pas se retrouver transformé en boule de feu pendant quatre jours, on pense à s’enduire généreusement de crème solaire indice 50. A défaut, l’huile des churros pourra faire l’affaire.

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Organiser ses migrations

Avant, les différentes scènes du Primavera (neuf cette année, sans compter l’Auditorium) n’étaient distantes que de tout au plus dix minutes à pieds les unes des autres. Oui mais ça, c’était avant. Il y a trois ans, le festival a eu la géniale idée de rajouter une scène tout au fond du Parc del Forum où il se tient. Évidemment, cette scène n’est autre que la deuxième plus grande du Primavera, de sorte que les plus grosses têtes d’affiche se répartissent entre la scène principale à l’entrée et celle-ci à l’autre bout du monde donc. Si sur l’échelle de Glastonbury, la distance entre ces scènes ne représente rien (rappelons qu’il faut presque une heure de marche pour rejoindre certaines scènes au très boueux festival anglais), sur celle de toute personne de nationalité non-anglaise, elle atteint facilement un niveau de difficulté de 6,5 sur 10 – 8 au-delà de 2 heures du matin, 9 en tongs. On vous suggère donc de bien calculer vos temps de trajet pour ne pas manquer vos chouchous ou vous retrouver devant le Wu-Tang Clan en vous disant que ça a bien changé Hot Chip.

Être au bon endroit au bon moment

On ne détient pas plus d’infos que ce que le festival lui-même a bien voulu en dire : mercredi 22 mai, vers 22 heures, se tiendra, à la salle Apolo de Barcelone (dans le centre-ville, contrairement au Parc del Forum), un concert secret dont le(s) invité(s) seront dévoilés à l’heure dudit concert. Sachant que la programmation du festival contient de très beaux noms, on se prend à espérer que la petite salle accueillera un concert surprise de The Knife, de Nick Cave ou de Phoenix. Pour y aller, la réservation (gratuite) se fait par là.

Préserver ses tympans

Death Grips + My Bloody Valentine + Dinosaur Jr + The Jesus and Mary Chain = abonnement à vie chez l’ORL.

Rouler les R

Rien de plus ballot que de se retrouver à Barcelone sans la moindre notion d’espagnol. On apprend donc avant de partir à rouler les R et on se note sur le bras quelques phrases utiles : « una cerveza por favor » (« une bière s’il vous plaît »), « ¿donde esta el baño? » (« où sont les toilettes »), « ¿como te llamas? » (« comment tu t’appelles ? »), « quisiera comer » (« je voudrais manger »), « ¿donde esta la chambra de Damon Albarno? » (« où est la chambre de Damon Albarn? »).

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Jouer à « où est le hipster ? »

Pour annoncer sa programmation il y a quelques mois de ça, le Primavera a publié une poignée de vidéos où l’on découvrait des hipsters en centre de réhabilitation. La fiction n’était pas si éloignée que ça de la réalité puisque si l’on devait dresser une liste des festivals où la concentration de hipster dépasse la moyenne mondiale de hipsters au km², le Primavera se classerait facilement deuxième derrière le festival californien Coachella. Entre les concerts, on pourra donc tuer le temps en comptant les barbus, les tatoués, les filles aux cheveux bicolores ou plus facile, les paires de RayBan colorées. Une version post-2000 du jeu des départements auquel on jouait pendant les longs trajets en bagnole gamin.

Réserver ses places à l’Auditorium

On s’était lamentablement fait piéger pour le concert de Sufjan Stevens en 2011. Cette année encore, certains concerts du festival se dérouleront à l’Auditorium, une salle fermée à l’entrée du site avec capacité limitée. Si, pour Christopher Owens ou Nils Frahm, il suffira de se pointer un peu en avance et de gentiment faire la queue pour être sûr d’avoir une place, pour Daniel Johnston, il faudra réserver une place le jour même au prix de 2 euros pour s’assurer d’avoir un siège et de ne pas rater le show n’importe quoi de l’Américain.

Débrancher

Poster des photos du Primavera sur Facebook et Twitter quand il règne encore un froid limite polaire dans l’Hexagone, c’est l’équivalent de la photo des pieds au bord de la piscine l’été envoyée à ses collègues restés au bureau. On range donc son téléphone au fond de sa poche pour éviter d’inonder ses potes irritables restés en France de photos Instagram imblairables (et de revenir avec le dépassement de forfait le plus élevé de l’histoire de l’humanité).

Primavera Sound festival, du 22 au 26 mai à Barcelone
Optimus Primavera Sound, du 30 mai au 1er juin à Porto
www.primaverasound.com