Tel le supplice du pal, un album qui commence bien mais finit mal.
Bien lancés par leur idole David Lynch sur la BO de Lost Highway, les sombres Rammstein remettent l’Allemagne sur la carte du bruit qui compte. Leur metal martial teinté d’indus swingue avec décadence entre ambiances electro ou symphoniques selon le ton des claviers. Sans oublier les riffs saignants, fers de lance d’une furia sonique qu’appuie le timbre mélancolique de Till. Cet art consommé du funambulisme musical – et un climat de feu en live – a rendu le sextet apte à fédérer fans de Ministry, Prodigy voire Depeche Mode, d’autant qu’il maîtrise l’art du refrain catchy.
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Et sur ce premier “vrai” album depuis 2004, Rammstein retrouve parfois son mojo sous les braises à peine tièdes (les conséquents Rammlied, Waidmanns Heil ou le single en anglais Pussy et son clip classé X). Mais si pour le groupe la composition est un sport de combat, l’exercice de la démocratie en est un autre. Ça s’est fritté sévère, au détriment de l’unité d’un disque oscillant entre übervirilité et titres dispensables sur la fin. Même les textes de Till le très espiègle, à la noirceur jadis proche de celle du journal intime d’un serial-killer, tatônnent. Ainsi, le guilleret Haifisch, au break de guitare emprunté au London Calling de Clash, nous apprend que “le requin vit sous l’eau pour cacher ses larmes”. Le Gentil Dauphin triste de Gérard Lenorman est fou de jalousie !
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