Les chants empoisonnés d’une Suédoise qui reçoit dans le luxe et l’ascèse.
On retombe pourtant comme une mouche hagarde et envoûtée quand, sur Beast ou Pets & Friends, Nina Kinert dévoile des atours à peu près scandaleux, mélange d’austérité et de volupté qui fait de sa Suède une source constante de fantasmes. C’est bizarrement quand elle se faitle moins ouvertement charnelle dans l’ascèse d’une chanson folk en bois brut plutôt que dans une electro libertine poureffeuillage torride que Nina Kinert reste la plus séduisante.
Sirène des glaces aux appels insistants, elle partage avec Regina Spektor des origines russes, une douce excentricité et une capacité à déraper, divaguer, d’une fausse sagesse vers l’ivresse. “I shot my man”,souffle-t-elle – d’une flèche empoisonnée, en plein coeur.