Seul avec sa guitare, cet électron libre de la scène jazz parisienne rend hommage aux maîtres qui ont façonné son inclassable identité.
Dans l’intimité de son appartement parisien, un guitariste relit du bout de l’ongle les pièces et les chansons qui ont rythmé sa vie et imprimé leurs traces dans son coeur. Tel est l’argument de ce disque, et le moins qu’on puisse dire est qu’il n’est pas de la dernière nouveauté : avant le Brésilien Nelson Veras, des milliers d’instrumentistes se sont ainsi frotté aux classiques qui ont accompagné leurs premiers pas de musiciens.
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Mais cet électron libre de nous rappeler que cette histoire-là, mêlant dans ses pages les flux inaltérables de la mémoire et du désir, n’aura jamais de fin. Nelson Veras n’est pas là pour en foutre plein la vue aux lecteurs de Guitar Magazine. Ses doigts n’ont pour dessein que de fredonner, chanter, danser et accomplir les figures harmoniques et mélodiques que dicte leur irrépressible soif de liberté. Sans trémolos ni tralalas, Veras et sa guitare Nylon accueillent à la bonne franquette les fantômes qui les ont hantés : entrez donc ici, Tom Jobim, Milton Nascimento, Chico Buarque, Richard Rodgers, Chet Baker, Chick Corea ou John Coltrane, avec votre cortège aérien de muses, tout émoustillées par les voluptés que vous avez su leur prodiguer. Tour à tour maître baroque, improvisateur enchanté par ses propres trouvailles et Brésilien réconcilié avec ses racines, ce passe-muraille énonce en toute modestie cette pénétrante vérité : c’est dans la plus extrême solitude que nous pouvons nous donner la chance d’embrasser toutes les vies qui nous ont précédés, et d’emprunter toutes celles que le présent nous offre.
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