Jazz, hip-hop, funk : un festin de soul-food qui rappelle les grands menus de la blaxploitation.
Ils partirent deux. Mais par un prompt renfort, ils se virent six en arrivant au studio. Ils, ce sont les membres originels d’IsWhat?!, le MC Napoleon Maddox et le saxophoniste Jack Walker, rejoints sur ce troisième album par quelques ténors du rythme et du cuivre en la personne du batteur Hamid Drake, grand frère tout désigné des beats vocaux de Maddox, du contrebassiste Joe Fonda, du bassiste Brent Olds et du saxophoniste Cocheme’a Gastelum.
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Sans surprise, le syncrétisme hip-hop et jazz du duo y gagne – sans se départir de sa fraîcheur et de son harmonie – un supplément de groove et d’envergure tout bonnement renversant. Une évolution dans la continuité, en somme, dont rendent compte des titres de la trempe de Homestead, logorrhée égrenée au pas d’un piano renfrogné, Boogie, petite bombe funky d’où s’échappe le parfum cool et vicié des nuits rouges d’Harlem, ou encore Cafeteria, dont les spasmes tribaux façon cantine agacée par l’attente se révèlent aussi amusants qu’intimidants.
D’une certaine façon, c’est l’ardeur libertaire de la blaxploitation que ressuscite Big Appetite, disque inspiré et substantiel à en filer des aigreurs d’estomac à Saul Williams (les cambrures rock du menaçant Trouble) et des ballonnements aux Roots (Fanta, single pétillant de scratchs et de wah-wah). Isaac Hayes peut reposer en paix sur ses deux étriers : du pep’s old school de Cats à la moiteur urbaine de Dig, ces collages sont parmi les plus aboutis entendus ce siècle.
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