Interrogé sur les ondes de RTL, le réalisateur, scénariste et acteur Guillaume Gallienne s’interroge sur le choix de « Fatima », dernier film de Philippe Faucon, auréolé du prix du meilleur film à la dernière cérémonie des Césars.
Actuellement à l’affiche du nouveau film de Pierre Godeau, Eperdument avec Adèle Exarchopoulos, Guillaume Gallienne était l’invité hier, de Marie Drucker sur RTL. Interrogé sur la cérémonie des César qui s’est tenue le 26 février dernier, l’acteur de la Comédie-Française, a déclaré s’interroger sur les motivations de l’académie des césars pour élire le meilleur film de l’année:
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“Je m’interroge quand même sur le choix de la famille du cinéma français à vouloir tout le temps prôner la diversité culturelle et tout ça, parfois je ne sais pas à quel point le moteur de tout cela est artistique ou politique.”
Un propos qui vise le César du meilleur film le très beau Fatima de Philippe Faucon, portrait lumineux d’une femme issue de l’immigration. Malgré une interrogation qui remet en cause le choix de l’Académie, Guillaume Gallienne tient à préciser son admiration pour le cinéaste primé: « Pourtant j’adore Philippe Faucon, cette femme m’a bouleversé ». Mais poursuit quand même: « Je ne vise personne mais je me rends compte que… la question se pose« .
Si les Césars ont parfois mis en avant un cinéma résonnant avec l’actualité, (par exemple l’an passé, Timbuktu), il est périlleux d’en tirer une conclusion générale sur les penchants des votants. On peinerait par exemple à identifier de quel brûlant questionnement sociétal est porteur The Artist de Michel Hazanavicius, lauréat en 2012…
Guillaume Gallienne, césarisé pour son premier film Les Garçons et Guillaume, à table!, ne s’était d’ailleurs pas posé les mêmes questions, à l’époque de son sacre. Pourtant, dans une France alors en plein débat sur le mariage pour tous, le film était lui aussi traversé par des interrogations de son époque (fluidité du genre, de l’identité sexuelle…).
Alors Fatima de Philippe Faucon “mérite”-t-il son César du meilleur film ? Ou doit-il son prix au simple fait qu’il rend compte d’une certaine diversité rare au sein du cinéma français. Le César décerné il y a moins de deux semaines, s’ajoutant au prix Louis Delluc obtenu en décembre dernier, serait-il le simple résultat d’un choix politique, réduisant Fatima à sa simple valeur symbolique évinçant, ainsi, toute part artistique et romanesque du film ?
Si l’acteur-réalisateur pose la question, notons tout de même qu’il dit ne pas avoir vu le film (!). Peut-être que la vision de Fatima lui apporterait un début de réponse.
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