Alexkid et ses copains soignent les cervelles épuisées avec un second album envoûtant.
On peut l’avouer maintenant : la première chose à laquelle on pense en posant un disque de dub sur sa platine, c’est à un sound-system, à la foule qui s’agite dans la gadoue et aux mouvements incontrôlés des têtes, enfouies sous les capuches, quand retentit le skank. Mais quand l’album est signé Dubphonic, le MC imaginaire remballe son matos en bâillant, on est seul dans la fosse à piétiner la boue gelée avant de s’étaler dans l’habitacle moelleux de sa caisse.
Car le trio parisien fait de sa chambre d’écho un décor bien plus élégant, où l’on croise en guests les fantômes des pionniers du trip-hop, de Kruder & Dorfmeister à Portishead. Rien de particulièrement nouveau donc, si la maîtrise n’était pas parfaite.
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En quelques breaks, ce deuxième essai dévoile toute sa profondeur et sa virtuosité. Tout est savamment orchestré, jusqu’au moindre cliquetis, pour créer un grand torrent purificateur de l’âme et des conduits auditifs, faut-il dégainer toute l’artillerie du parfait downtempiste : ainsi la wah-wah languide, la basse rebondie et la flute aérienne de Last Resort Hotel. A mesure que le temps se dilate, l’oreille se ramollit, le cortex ondule et le cerveau est à point. Relight devient la cour moite éclairée au filament de tungstène à laquelle on accède par une porte dérobée : on y revient souvent, pour écouter son coeur et enterrer ses secrets.
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