En Catalogne, cet album reconstruit le Detroit destroy du MC5.
La Catalogne n’est pas réputée pour ses hiératiques tours d’acier, ses voisinages en décrépitude, ses cinémas de quartier indisciplinés et ses entrepôts comme dévorés de l’intérieur par des tornades. Et pourtant, c’est en cette riante contrée que le souvenir des années fastes de Detroit est le plus vivace, depuis que Tokyo Sex Destruction y a griffonné au début du siècle les premières portées d’un rock’n’roll fidèle à ses racines, autrement dit rebelle, charnel et populaire.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Des adjectifs que le quatuor n’avait pas honorés depuis quatre longues années. Ourdissait-il quelque grand chambardement ? Claro que no… Peaufinant leur formule gagnante, les faux frères Sinclair (du nom de John Sinclair, manager du MC5) ont accouché avec The Neighbourhood de ce que l’on a coutume d’appeler une valeur sûre. Soul sévèrement burnée (The Sound of Your Soul) ou proto-punk fiévreux (Dope and Love), blaxploitation au budget amplis à lampes indécent (Stories from the Neighbourhood) ou funk fébrile et flamboyant (Cold Sweat), Tokyo Sex Destruction fait feu de tout bois et de tout cuivre avec un sens inné du groove et de la mélodie.
Il s’impose comme l’un des rares groupes à pouvoir célébrer aussi bien des noces qu’un baptême. Celles des amateurs de rock politique et sexy à la (International) Noise Conspiracy et des fans de Rolling Stones qui auraient accepté de suivre une cure de jouvence. Celui de Pyromande Records, label auvergnat promis à un bel avenir d’éditeur de boucan d’enfer.
{"type":"Banniere-Basse"}