Désormais installée à Bercy, la Cinémathèque française prépare sa réouverture en rendant hommage à Renoir père et fils.
INAUGURATION DE LA CINÉMATHEQUE
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A Paris
L’exposition Renoir/Renoir (Pierre-Auguste le peintre, et son fils Jean le cinéaste enfin réunis), réalisée en association avec le musée d’Orsay, sera l’un des clous de la réouverture de la Cinémathèque française, le 28 septembre, dans ses nouveaux locaux (somptueux) du bâtiment conçu par l’architecte Frank O. Gehry, rue de Bercy puis retravaillé par Dominique Brard. L’exposition sera agrémentée d’une intégrale Jean Renoir qui devrait voir se remplir les nouvelles salles, confortables et modernes (souvenez-vous de Chaillot), dont dispose maintenant la Cinémathèque.
Dès notre arrivée, ce vendredi-là, surprise : l’exposition est en cours d’installation. Drivés chaleureusement par le directeur de la Cinémathèque, Serge Toubiana, et le directeur du musée d’Orsay, Serge Lemoine, tous deux commissaires de l’expo, nous tombons en pleine séance d’accrochage. Un tableau de Renoir est sorti d’une large et solide caisse en bois recouverte d’inscriptions, puis posé sur le tissu blanc qui recouvre une grande table, sous l’œil attentif des représentantes du musée qui le prête pour l’expo, pendant que les ouvriers vissent les crochets dans le mur.
On le retourne et je reconnais la boîte de chocolats en fer blanc de mon enfance… La Balançoire ! En plus grand, bien sûr. En plus vivant surtout ! On l’accroche à côté d’un extrait de Partie de campagne en train d’être vidéo-projeté sur le mur. Les points communs sont frappants. Plus saisissant encore, à quelques mètres de là, une baigneuse de Pierre-Auguste avoisine le passage du Déjeuner sur l’herbe où Paul Meurisse mate Catherine Rouvel se baignant dans la rivière… Vertige : mêmes cheveux bruns que l’eau fait boucler sur les épaules, même poitrine généreuse, même regard noir… On dirait que le tableau sort du film (alors que le film a été tourné près de quatre-vingts ans après que le tableau eut été peint).
Mais le deuxième étage, l’un de ceux qui accueillera les expositions permanentes, est inaccessible ce jour-là (on coule une chape). C’est là qu’on retrouvera, remis en scène, sélectionnés, une partie des objets précieux de la collection Henri Langlois rassemblés dans le musée du Cinéma de Chaillot. Alors nous fonçons au septième, où l’on est en train d’installer des lanternes magiques et le fonds Méliès acheté l’année dernière par l’Etat aux descendants du cinéaste (dont Madeleine Malthête-Méliès, sa petite-fille, qui fut autrefois la secrétaire de Langlois). Dans une autre pièce, des costumes (notamment la robe de sacre d’Adjani dans La Reine Margot et une robe beige que portait Stéphane Audran dans Le Charme discret de la bourgeoisie de Buñuel).
Prévus pour les mois qui viennent, un hommage à Michael Caine (du 29 septembre au 30 octobre), un coup de chapeau à Walter Hill (après l’hommage qui lui sera rendu à Turin), des intégrales Cronenberg (du 2 au 27 novembre) et Douglas Sirk (du 9 novembre au 31 décembre), une expo et une rétrospective Almodóvar, avant une intégrale Roberto Rossellini… L’histoire de la Cinémathèque continue.
Jean-Baptiste Morain
Lire programme de la semaine p. 38.
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