Entre génie fulgurant et grand n’importe quoi, le retour des mabouls.
Les Beatles étaient plus célèbres que Jésus. Le Brian Jonestown Massacre, lui, a beau s’intéresser au sort de l’officier décoré par les Fab Four et afficher sur son onzième album le profil le plus iconique du fils du Très-Haut, on sait depuis le rockumentaire DiG! que sa musique est condamnée à rester aussi confidentielle que prisée. Constitutive de la mythologie de son groupe, cette guigne n’a cependant jamais refroidi les ardeurs d’Anton Newcombe, génie borderline dont les chansons sédimentées (ostinato rythmique, guitares limoneuses, psychédélisme de tous pays) habilleraient à merveille les mises en scène des Maîtres fous filmés par Jean Rouch. Ce qui n’est pas nécessairement un compliment pour qui a déjà assisté à un concert du bonhomme et des siens.
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Who Killed Sgt. Pepper? est à cette image et à celle du reste de la tentaculaire discographie du groupe : tour à tour grotesque (Tempo 116.7, sorte de remix d’une bande new-age entendue chez Nature & Découvertes, le bruitisme à gros sabot de The Heavy Knife) et prodigieux (This Is the One Thing We Did not Want to Have Happen, corrosif et chancelant comme un bon Joy Division, le hip-hop industriel de Someplace Else Unknown) mais fascinant d’un bout à l’autre.
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