Chaque semaine, le Dicomodo illustré tente de dissiper une partie du brouillard de la mode en décryptant une actu, autour de ses principaux ingrédients. Sur le grill cette semaine, l’homme le plus contesté du fashion game. Kanye West a beau être un des artistes musicaux les plus prolifique et les plus talentueux de l’industrie, il ADORE la mode. À […]
Chaque semaine, le Dicomodo illustré tente de dissiper une partie du brouillard de la mode en décryptant une actu, autour de ses principaux ingrédients.
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Sur le grill cette semaine, l’homme le plus contesté du fashion game. Kanye West a beau être un des artistes musicaux les plus prolifique et les plus talentueux de l’industrie, il ADORE la mode. À l’occasion de sa tournée Yeezus, ses tenues de scène étaient imaginées par la très ambitieuse Maison Martin Margiela. Et il a toujours montré un intérêt certain pour le chiffon, au point de se considérer comme un designer avant d’être un rappeur. Mais à son grand désespoir, ses tentatives de devenir un acteur de la mode n’ont pour l’instant pas toutes été couronnées de succès.
Premier (crash) test avec « Pastelle ». Annoncée en fanfare en 2005, la ligne de sape de Kanye tarde à voir le jour. En juillet 2008, il se pointe au défilé Dior la tête encapuchée dans un hoodie, le premier d’une série de pièces estampillées Pastelle que le chanteur arbore au fil de ses apparitions publiques. Malgré ce teasing infernal qui aura duré 4 ans, Pastelle est mis au placard. De ce camouflet surgit quand même une collaboration de sneakers avec Louis Vuitton, qui connait un succès d’estime relatif, et s’arrache à des prix records sur ebay.
En parallèle, Kanye West fait équipe avec Nike et inaugure la série Air Yeezy. Visiblement perfectionniste, le rappeur a mené la vie dure à la virgule et impose des mois de d’aller-retours. À sa sortie en 2009, la Air Yeezy déferle sur les rues aux pieds des gamins friqués et des passionnés de sneakers. Le succès populaire de cette collab donne des ailes à West qui se sent enfin pret à sauter le pas. Celui du podium.
L’arrivée dans le grand bain de la mode féminine se fait évidemment en toute discrétion en octobre 2011 à Paris, et West est attendu au tournant. Brouillon et inachevé, son premier défilé ne convainc pas grand monde. Le second emporte un enthousiasme très limité. Blessé par le manque de reconnaissance, Kanye envoie tout bouler et se concentre sur la musique.
Jusqu’à son retour à la compet’ par la petite porte à l’été 2013, aux côtés de son ami Jean Touitou, boss d’APC. Dans ce contexte plus favorable, Kanye pond une mini-collection masculine street et sobre limitée à un jean, un hoodie et un tee-shirt. La réception de ce nouveau projet est plutôt enthousiaste, et proportionnelle à l’humilité déployée par la star ce jour-là « J’ai voulu étudier à la Saint Martins, mais Louise Goldin a dit que j’étais trop célèbre, donc j’ai du apprendre les fringues au travers de Style.com, The Sartorialist ou Tommy Ton. Et heureusement, je suis assez riche pour me permettre de faire des erreurs et d’apprendre en étant une fashion victime, puis devenir une icone mode, avant de pouvoir donner ma vision. Je suis en plein dans ce processur, donc je demande juste à tout le monde d’être patient avec moi ».
Le dernier épisode de la saga s’est joué à New York il y a une dizaine de jours : KW présentait son défilé Kanye West x Adidas Originals. Sa Yeezy Boost 750 et surtout son défilé minimaliste et pastel ont déchainé les passions et les moqueries. Quelques jours plus tard, le rappeur designer confiait à Complex son état d’esprit : « 3 ans loin des podium, et autant de temps à retenir ma respiration (…) maintenant on respire un peu mieux ». Il s’interrogeait : « Est ce que les requins vont me bouffer tout cru ? » Oui. S’il s’est plutôt habitué à être dans l’oeil du cyclone des critiques il a en revanche très mal pris celles de la fondatrice de la Fashion Week new yorkaise Fern Mallis et s’est légèrement emporté sur Twitter. S’il ne fallait en retenir qu’une punchline :
« J’ai des millions d’idées et je campe une nouvelle génération qui essaie juste de s’exprimer dans un monde brisé ».
Par Gino Delmas & Al Polletino
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