Bonne nouvelle en direct des Pays-Bas : le quatuor Alamo Race Track, qui a sorti avec Black Cat John Brown un des excellents albums de la fin 2006, est parvenu à enclencher la vitesse supérieure. A découvrir en clip et en MP3 avant la belle tournée française du groupe fin janvier et début février.
Dire que la différence de production entre le premier et le deuxième album d’Alamo Race Track est saisissante, c’est être en dessous de la réalité. Si on ne connaissait pas l’ordre de parution des deux disques, On jurerait presque que Birds at Home est le second album des Néerlandais. Car le nouveau Black Cat John Brown opère clairement un retour au son chaud des 60 s ; ce son qu’on dit ? racé?? quand on applique à la pop les vocables du politiquement incorrect, voire de l’inadmissible Ce retour à un son daté, souvent Kinksien, aurait pu être signe de régression pour Alamo Race Track. Au contraire, le groupe semble aujourd’hui s’être affranchi de son obsession des sons et méthodes de Radiohead.
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Dès l’intro de Birds at Home, on entendait des résidus atmosphériques d’OK Computer, et sur le second titre une rythmique acérée et métronomique proche du Morning Bell de Kid A ? recyclée à tout bout de ? chant ? par Nelson, et ne parlons pas des guitares de Bloc Party. Mais à l’époque du premier album, il y avait aussi chez Alamo Race Track des petits blues blancs (Life Is Great) et des chansons bâties sur des riffs sautillants ou nerveux à la Strokes / Wite Stripes (Wild Bees).
Black Cat John Brown est donc un disque au son retro qui marque une avancée pour le groupe dans le sens où il s’ancre aussi dans les productions contemporaines d’Europe du Nord, de Ghinzu à Phoenix. Il contient au moins deux singles indécrottables : The Northern Territory ? en clip et en téléchargement ici même ? et le titre éponyme qui évoque la version acoustique et viscérale du Personal Jesus de Depeche Mode, dans la version tardive de Johnny Cash. Immédiatement après suit Don’t Beat this Dog dont le couplet est le jumeau du Wolf Like Me de TV on The Radio et de ses remous. Les riffs mi-débranchés / mi-électrifiés et les voix baignent dans la bonne vieille reverb jaunie, légèrement saturée, qu’utilisait John Lennon pendant les années 70. Celle-là même qu’ont réintroduit dans le rock, entre autres, les Strokes.
Cette avalanche de références prêtées au hasard des écoutes à Alamo Race Track pourrait faire croire qu’il s’agit d’un groupe anglais. Pourtant, à l’instar des Kings of Convenience, et autre Tobias Froberg qui, en Scandinavie se paient la part du lion laissée par Simon & Garfunkel, Alamo Race Track rivalise aujourd’hui avec les meilleures productions rock belges. Entre les Pays-Bas et le rock, l’histoire ne date pourtant pas d’hier. Golden Earing (de La Haye) qui a célébré ses 45 ans d’existence en 2006 est ainsi un des plus vieux groupe de rock du monde en terme de longévité (même les Rolling Stones datent de 1962). Les Nits d’Amsterdam, formés en 1974, ont écrit une vingtaine d’albums et leur sens mélodique a marqué pendant deux décennies. Puis est venu The Ex, groupe punk ouvert à la world, intransigeant et emblématique des années 80. Et enfin, plus près de nous, il y a surtout The Gathering.
Le deuxième album d’Alamo Race Track est un succès aux Pays-Bas, en France et en Suisse. Espérons que le groove néerlandais se propage désormais dans le reste de l’Europe.
Alamo Race Track sera en concert le 19 janvier au Havre, le 24 à Paris (la Maroquinerie), le 3 février à Murs Erigne, le 6 à Limoges, le 7 à Genève, le 8 à Lyon, le 09 à Saint Gall, le 10 à Belfort, le 15 à Evreux et le 16 à Sannois. En attendant ces concerts, découvrez le clip du morceau The Northern Territory et téléchargez ce même titre au format MP3.
– www.alamoracetrack.com
– www.fargorecords.com
Avec l’aimable autorisation de Fargo
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